« La montagne morte de la vie » est l’œuvre maîtresse de Michel Bernanos, enfin reconnu après avoir souffert trop longtemps de la renommée de son géniteur. Souvent présenté comme un chef-d’œuvre méconnu, ce court roman à la limite de la nouvelle, bénéficie d’une réputation assez exceptionnelle. Pourtant, c’est assez usurpé quand on voit ce qui a été fait avant et après par d’autres auteurs de talent. Mélange de Jules Verne, H. P. Lovecraft et Edgar Allan Poe, « La montagne morte de la vie » se découpe en deux parties distinctes. Dans la première, le narrateur évoque un long voyage sur un galion où il ne fait pas bon être mousse et qui s’achèvera par une tempête faisant tout de même des survivants. Ces derniers, dans la deuxième partie du roman, s’échoueront sur une terre semblant inhabitée et très inhospitalière où la nature semble avoir repris ses droits sur toute autre espèce vivante et en haut de laquelle trône une montagne immense qu’il leur faudra inévitablement gravir…
Alors certes, les descriptions sont saisissantes, il y a de la tension, on éprouve une angoisse anxiogène permanente, mais cette œuvre est loin d’être transcendante et pourrait décevoir les néophytes qui s’en font toute une montagne (sans jeu de mots aucun !) ! Les événements, de la première partie s’enchaînent bien mais paraissent déjà vus pour qui a lu « Robinson Crusoé » ou d’autres récits parlant de mutinerie, les portraits ne sont pas assez brossés : on ne connaîtra de fait jamais le nom du principal protagoniste ! Alors, même si la lecture n’est pas désagréable, il ne faut pas non plus exagérer et d’ailleurs je lui ai préféré la seconde nouvelle publié chez l’arbre vengeur et faisant partie du même ouvrage (« Ils ont déchiré son image »), beaucoup plus sombre et intéressante en ce qui concerne les enjeux scénaristiques. En revanche, il ne faut absolument pas lire la préface de Juan Asensio qui fait de véritables spoilers et réduit à néant l’impact de certaines scènes, dont la fin (merci Juan !), ainsi que la postface de Dominique de Roux, inintéressante au possible et suffisante à mort !

Vinzone
6
Écrit par

Créée

le 13 mai 2023

Critique lue 278 fois

2 j'aime

Vinzone

Écrit par

Critique lue 278 fois

2

D'autres avis sur La Montagne morte de la vie

La Montagne morte de la vie
TmbM
9

Critique de La Montagne morte de la vie par TmbM

Michel Bernanos (faut-il réellement préciser de qui il est le fils ?) revisite ici le roman maritime. Du moins, c’est le cas dans la première partie. Dès les premières pages, sans ménagement,...

Par

le 20 janv. 2017

1 j'aime

Du même critique

Jusqu’au déclin
Vinzone
6

Survivre ou périr au Canada !

Ce film canadien part d’un scénario de base avec des gens qui comme Antoine, un jeune homme désirant suivre une formation en survivalisme, se retrouvent ensemble dans un coin reculé de la forêt du...

le 6 avr. 2020

5 j'aime

1

Downrange
Vinzone
7

Un survival distrayant !

Voici un métrage de Ryûhei Kitamura, réalisateur il y a quelques années d’un « The midnight meat train » très remarqué. Ici, il propose une sorte de huis clos à ciel ouvert avec des jeunes coincés...

le 20 mai 2018

4 j'aime

V/H/S/85
Vinzone
5

Moins bon que les précédents de la franchise !

Six histoires glaçantes sont dévoilées dans un documentaire réalisé pour la télévision. Dans la première intitulée « Total Copy », des scientifiques observent un garçon fixer un écran de télé dans ce...

le 28 janv. 2024

3 j'aime