L'ouvrage (et deux autres à suivre pour les périodes postérieures) vise à retracer l'histoire "environnementale" de la France sur les deux derniers siècles passés.
On verra donc la consommation de matières premières, l'évolution des idéologies sur ce sujet, l'évolution législative et les impulsions politiques, etc...
L'évolution de l'environnement "sauvage" n'est abordée que succinctement, l'ouvrage est centré sur un point de vue humain, ce que je trouve regrettable, et les constats sur le climat sont réduits au minimum, comme si le lecteur savait déjà ce qui se passe. Je trouve cela un peu regrettable, et la définition d'environnement aurait méritée d'être précisée.
Par ailleurs, les "colonies" (sur la période, essentiellement Antilles, Réunion, et Algérie) ne sont pas oubliées, mais assez peu développées. Peut être aurait-il mieux valu les exclure ?
Enfin, j'aurais apprécié plus de données chiffrées (même si les données doivent être limitées vu l'époque) et exposées clairement sur des cartes/tableaux.
Pour autant, l'ouvrage a le mérite, en 300 pages accessibles de donner l'essentiel des éléments. Du fait du découpage (il s'arrête en 1870), il tend à tordre quelques idées reçues sur la rapidité et l'homogénéité de la révolution industrielle en France, et des idées qui l'accompagnent.
J'ai particulièrement apprécié le premier chapitre sur "l'empreinte matérielle de la France" (la consommation de matières en fait), qui consomme 90 % de ses ressources localement, et essentiellement de la biomasse, les importations étant matériellement essentiellement constituées de charbon anglais et belge, et les exportations de produits de luxe en faible quantité, mais à forte valeur. Cela conduit à un déficit commercial "matériel" (en tonnes de matières,) mais nettement excédentaire en monnaie. Cela permet aussi d'appréhender un peu plus indirectement le rôle de la Grande Bretagne, qui est certes le principal centre de la première révolution industrielle, mais également à l'époque un exportateur très massif de charbon.
Au final, l'ouvrage aurait pu être plus développé et détaillé, mais peut être faut-il plus le voir comme une introduction sur ces thèmes, et une première tentative de synthèse.