La vie de Nadia Comaneci à changé en 1976, à Montréal.
Ce jour là pourtant, elle vole, comme tous les autres jours. Petit ange qui se balance entre les barres asymétriques, qui joue sur la poutre. Sauf que ce jour là, elle est au forum de Montréal devant plusieurs dizaines de milliers de personnes subjugués devant la beauté et la pureté de ses figures de gymnastique. Ce jour là, elle obtient un 10, score jamais obtenu dans ce sport, et devient un modèle pour des millions de petites filles.



Tout le monde connait cet épisode. Mais Nadia Comaneci, c’est aussi la Roumanie communiste de Ceausescu. Une Roumanie qu’elle ne voit pas grise et triste. Pur produit communiste, bourreau de travail et acharné de gymnastique, il faut croire que Nadia ne vit que pour ce sport. Magnifique épopée que celle de Bela et de l’équipe d’or, voyageant à travers le monde pour montrer sa pépite. Une épopée que Béla sème de multiples mystères rendant la légende encore plus belle. Béla. Coach, manager, protecteur, père. Il est clairement de la trempe des meilleurs entraîneurs de l’Histoire du sport.

Le roman est construit comme un dialogue fantasmé entre la narratrice et la championne. La première trace un portrait occidental de la vie de Nadia Comaneci, et celle-ci, par réponses interposées propose un regard plus authentique de cette Roumanie, sans le filtre « noir, blanc, triste, froid » que le monde occidental en a gardé après la chute du mur. Réalisme d’autant plus touchant quand on sait que l’auteur est d’origine Franco-Russo-Polonaise, et connait donc très bien le sujet. Il est très agréable de lire la critique de notre société pseudo libérale qui s’extasie devant un pur produit communiste et qui dès lors que Nadia tentera de s’occidentaliser aux Etats-Unis, la reniera et la jettera en pâture aux pires tabloïds. Une écriture tranchante, qui donne au récit une certaine tristesse sans aucune mièvrerie. On en ressort avec une certaine mélancolie, parce que derrière chaque légende se cache une réalité, souvent impitoyable.

Instrument politique et idéologique de la cause socialiste à travers le monde, Nadia Comaneci est aussi la plus célèbre gymnaste de l’Histoire.
C’est une preuve que le sport fait partie de l’Histoire. La petite fée de 1976 n’a pas fini de nous émerveiller, comme si cet instant de magie, était devenu éternel.
SarayPaco
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le 6 janv. 2015

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