La Pique du jour
7.7
La Pique du jour

livre de Robert Merle (1985)

C'est déçu que je viens à vous. Déçu car j'aime beaucoup Robert Merle, notamment pour son splendide Malevil ou encore pour La Mort Est Mon Métier. Si le premier primait par l'action, le second était un poignant témoignage d'un KonzentrationLäger SturmFührer. Mais cet auteur, disparu en 2004, ô Lonely Days... a pêché.


J'avais eu moult retours sur la saga Fortune de France. Des retours ma foi enjoués. Cette fresque de romans historiques comporte une treizaine de volumes, mais il n'est pas obligatoire de commencer par le un, sauf dans un souci de chronologie. Je commençais donc par le Sixième Opus nommé La pique du Jour, par souci de contradiction et également parce qu'un fieffé connard avait emprunté le Numéro Un. Dans le même style j'annonce, si jamais un modérateur de bibliothèque passe par ici, que le numéro 14 de Thorgal est TOUJOURS en emprunt, depuis trois mois, envoyez le GIGN putain!


Fortune de France dépeint le XVIè siècle, vu par les yeux d'un agent protestant du roi, on a la Saint Barthélémy, la Ligue, Henri Troisième et Henri Quatrième et un patois sublimement et virilement folklorique. Mais commençons je vous prie par une méditation, avant d'entamer diverses citations latines et/ou grivoises:


Ce n'est pas la faute de la girouette si elle tourne: c'est la faute du Vent.


Pierre de Siorac est un huguenot à femmes, attaché comme tout protestant qu'il est à son petit pécule de pièces d'or durement acquis par l'écrasement des pauvres et l'héritage de son papa. Il lutte contre les ennemis du roi Henri IV, les extrémistes catholiques, les jésuites, les Espagnols, les Seize.


Le roman est donc dans un contexte historique troublé, un peu comme la Seine polluée de sang et de pourriture après le catapultage en règle des huguenots pendant la Saint Bart'. Les descriptions sont sublimes comme un tableau de Vasari ou un Turner. Les mots sont des armes dans les mains des personnages, leur éloquence les sauvera plus d'une fois, et c'est ces mêmes mots qui jetteront le portrait sur un grand chevalet, paf, splash, des dialogues galants, pif, pouf, des bucoliques méditations, paucis verbis (en peu de mots) c'est beau.


Et comme je suis un bon littéraire/philosophe, je me contredis dans la même page, antithèse, thèse, synthèse, ou le seul truc retenu de mes cours de philo... Oui, mais ne pourrait-on pas dire que, comme le disait Jean-Pierre Foucault, l'ambiance n'est-elle pas un "cache-caca"? Si dans Sora No Woto, l'ambiance était trop présente, dans Ghost Hunt, l'ambiance fait tout et dissimule le scénario. Dans le sujet qui nous concerne aujourd'hui, les enquêtes de notre ami Siorac deviennent vite lassantes et on se prend à penser à ce que cela aurait donner avec une intrigue li-né-ai-reuh. Avec un ennemi récurrent, tout ça. Vous me direz, peut-être, si vous êtes lettrés, ce dont je doute, que l'ennemi récurrent est métaphorique, un peu comme un sac poubelle. (Un peu du niveau de mes comparaisons en dissert.) Et puis, comme disait André Agassi, "Il fare non importa, signor, ma il pensare!"


Voilà arguments d'autorité, bam, en plus personne parle italien de nos jours. Vous êtes bien fourvoyés hein, bande de garces vérolés! (Et oui, garce est masculin parfois.)


Je suis donc, nom de Dieu, assez mitigé, sur un roman que j'aurais aimé aimer mais, notez l'allitération du morphème "mai", coquefredouille, c'est mou, c'est mou! Les scènes d'action, de description, de parlote s'enchaînent, ma foi, assez artificiellement, comme pour un blockbuster des familles... Les transitions sont molles, dois-je reciter Jean-Pierre Foucault? Pourtant, il y avait moyen de créer une tuerie! Surtout avec ce cadre historique, si peu usité, car les Catho essaient de cacher leurs fautes, les petites catins, et le Pape contrôle, il est partout!


Un peu de sérieux, mi fili!


Regardez la Reine Margot, le livre hein? Quoique le film soit bien, surtout les scènes de cul avec le protestant huhuhu. Bref! La Reine Margot est très bien, pas le personnage hein, ah oui, aussi si j'oublie l'italique, La Reine Margot, est un très bon roman historique, en fait c'est sûrement un modèle que Merle a voulu avec un peu de tirelarrigot égaler... Petit trou du cul va, tout à fait affectueusement bien entendu!

Le_Monde_Du_Caca
2

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le 13 mai 2016

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