Avant toute chose, il faut savoir que c’est une réécriture de l’opéra de Mozart, le célèbre « La Flûte Enchantée », dont nous connaissons sûrement tous l’air, sans peut-être vraiment en connaître la substance. Je l’avoue, c’était mon cas, ce qui ne m’a en rien dérangé, même si par la suite, j’ai voulu me renseigner sur la version originale, ce qui nous permettra d’aller encore plus loin dans la compréhension du texte. Néanmoins, même sans ces petites recherches, nous comprendrons aisément le sens profond de ce récit et croyez-moi, il sera extrêmement riche dans les sujets abordés, pour notre plus grand bonheur. C’est dans un univers très particulier que nous allons plonger, curieux mélange entre science-fiction et fantasy, nous flirterons constamment entre ces deux genres, qui fonctionnent pourtant à merveille. Un monde où les hommes vivent avec des créatures hybrides, qui ont une partie animale et une humaine, un monde où ces mêmes êtres sont traités en esclavage par certains, mais défendus par d’autres, une image incroyablement forte du racisme en somme. C’est dans ce cadre, que nous faisons la connaissance de Pamina, fille de la Reine de la Nuit, qui va se retrouver sur le chemin du prince Tamino, envoyé pour la sauver des griffes de Sarastro. Première fois que je lis la plume de Marion Zimmer Bradley et je dois dire que j’ai beaucoup aimé, c’est extrêmement fouillé, complexe, c’est très intéressant, d’une richesse exemplaire. C’est un conte initiatique qu’elle nous livre, qui pourra peut-être vous paraître mièvre, mais qui garde vraiment toute l’identité de l’opéra et qui met en avant l’amour sous toutes ses formes, avec les sacrifices qu’il comporte parfois. Nos deux héros vont devoir affronter de terribles obstacles, qui vont mettre leurs sentiments et leurs valeurs à l’épreuve, chaque scène sera l’occasion de prouver qu’ils ont le cœur pur. Leur relation va grandir en même temps, d’une douceur incroyable, ils se courtisent et je dois bien admettre que ça a un certain charme, qu’il est agréable de voir un amour aussi simple, qui n’est pas seulement charnel. C’est une aventure extrêmement forte en messages, avec notamment une vision du racisme percutante, qui se transpose inévitablement avec notre société, la différence étant traitée comme un moyen de juger les autres inférieurs à soi.
En bref : La Princesse de la Nuit, c’est une réécriture très originale, qui sort clairement des sentiers battus, pour nous offrir un récit initiatique intéressant, formidablement construit et non dénué d’un véritable intérêt !
Avis complet sur le blog