Lorsque les chiens de la Reine d'Angleterre l'amènent à entrer dans un bibliobus garé devant les cuisines de son palais, elle va faire une drôle de découverte. En effet, son rôle l'a toujours empêché de prendre du temps pour lire autre chose que des textes dont elle aurait l'usage dans sa fonction. Aussi emprunte-t-elle un ouvrage pour commencer. Elle fait également la connaissance de Norman dans ce bibliobus. Norman est un passionné de lecture. Ce qu'il aime avant tout c'est la culture gay.

La Reine décide donc de nommer le jeune homme, qui jusqu'alors travaillait dans les cuisines de Buckingham, auprès d'elle. Il aura la charge de s'occuper de ses livres, de l'aider dans ses choix de lectures. Ainsi la Reine va se mettre à lire, avec passion, dès qu'elle aura un instant. Elle ira même jusqu'à délaisser de nombreuses taches afin de se livrer à ce désir irrépressible de connaître le plus d'ouvrages possibles.

Son entourage ne verra pas cela d'un très bon œil, cela s'entend. Ainsi les politiciens et ses officiers feront tout pour mettre fin à cette passion dévorante. Ils éloigneront Norman, perdront quelles malles pleines d'ouvrages et n'hésiteront pas à réactiver quelques vieux courtisans auprès de la Cour afin que la Reine retrouve la raison.

Mais n'est pas Reine d'Angleterre qui veut. Après cinquante ans d'un règne qui ne fut pas de tout repos, elle est toujours aussi forte, comme se doivent de l'être les souverains d'un pays dont l'histoire a été des plus mouvementées et des plus longues qui soient. Aussi la Reine réserve-t-elle sa revanche qu'elle assurera avec brio.

Un roman qui n'a rien d'antimonarchique et qui est d'un humour délicieux malgré quelques longueurs inexplicables dans la version française, mais qui sont des passages savoureux dans la version originale. Alan Bennett nous offre ici une vision très particulière de la vie d'une reine et, voulant la débarrasser de tout le carcan où ses fonctions l'enferment, il nous montre quelle femme elle pourrait être. Un roman agréable et distrayant avec quelques répliques cruelles et une fin absolument époustouflante. Un bon moment de lecture.
Bobkill
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le 10 nov. 2010

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