Sapkowski s'amuse
Honnêtement, je peine à comprendre quel mouche a piqué l'auteur lors de la rédaction du récit. La saga du Sorceleur, que je connaissais comme beaucoup de quidams occidentaux grâce aux jeux vidéos,...
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le 1 mars 2017
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Honnêtement, je peine à comprendre quel mouche a piqué l'auteur lors de la rédaction du récit. La saga du Sorceleur, que je connaissais comme beaucoup de quidams occidentaux grâce aux jeux vidéos, n'avait nul besoin d'un roman supplémentaire. Déjà constitué de deux corrects recueils de nouvelle et d'une bonne série de cinq romans, les jeux vidéos renouvelaient magnifiquement la Fantasy sous forme d'un jeu de rôle magnifiquement écrit. Hélas, il semblerait que l'appât du gain, ou tout du moins une volonté de se remémorer cette tendre décennie que furent les années 1990, ait impulsé Sapkowski à tenter une histoire supplémentaire.
D'emblée, la quatrième de couverture est peu inspirante : comment élaborer une histoire sérieuse autour d'une intrigue aussi simpliste que "On a volé les épées de Géralt !" À cette question rhétorique figure une réponse simple : l'auteur lui-même semble s'être autoparodié. Exit les grandes aventures, les complots politiques, les drames sociaux. Place à une critique peu subtile de la misogynie et des lois anti-avortement, aux soldates qui pètent en mangeant du paprika, à une parodie de procès et à Geralt qui finit, une fois encore, dans le lit d'une magicienne rousse.
La saga principale accusait déjà certains défauts : dialogues trop longs, changements abusifs de points de vue, entre autres. Mais ici, tous les aspects positifs semblent gâchés par des idées douteuses, en particulier lors du début et de la fin. En vérité, la quatrième de couverture contribue à cette idée d'histoire confuse qui m'a semblé poussive de bout en bout : on évoque Jaskier, qui devient dans ce tome une parodie de lui-même et on évoque un nain dénommé Addario qui apparaît à peine. Puis, le livre s'ouvre, les pages défilent, mais la magie ne m'a jamais happé, je ne me suis pas retrouvé immergé dans cet univers certes imparfait, et pourtant loin d'être dénué de charme. Pour cause, le roman ne semble pas lui-même savoir où il se dirige, en ouvrant des pistes résolues hasardeusement. Dans un même roman, on nous expose les manigances d'une magicienne bourgeoise, belle et hautaine prénommée Lytta, les déboires de son apprentie, mais on a aussi des femmes renardes, quelques Nains, quelques tempêtes, quelques combats et une apparition de Yennefer. Des péripéties oubliables qui aboutissent à un dénouement simpliste. Pour couronner le tout, Sapkowki s'amuse à utiliser les Signes comme facilités scénaristiques alors que, de mémoire, ils n'avaient jamais été évoqués lors de sa saga principale.
Un autre problème gangrène le récit, et j'ignore s'il faut l'imputer à l'auteur ou à la traductrice, mais le style manque cruellement de charme. Loin d'être mon préféré de base, celui-ci enchaîne des tournures souvent maladroites avec des répétitions outrancières, gâchant les bons passages de l'histoire. Oui, j'ai éprouvé un certain plaisir à suivre ces aventures, bien que Geralt soit dépossédé de sa personnalité : les nouveaux personnages sont intéressants (comme Lytta finalement) et certains éléments de l'univers sont développés (par exemple, l'anecdote des "magiciennes ratées" qui deviennent juristes est sympathique). Dommage que l'histoire demeure si plate, si peu mémorable...
Une belle déception qu'est "La saison des orages". Ironiquement, elle provient non pas d'une adaptation, mais bien de la plume de l'auteur lui-même...
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le 1 mars 2017
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