Dyschroniques est une toute nouvelle collection de Science-Fiction éditée par Le Passagers Clandestin, publiant habituellement essais et autres ouvrages de critique sociale.
« Des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites. À travers ces textes essentiels, se révèle le regard d’auteurs d’horizons et d’époques différents, interrogeant la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’homme. Lorsque les futurs d’hier rencontrent notre présent... »
Une très bonne initiative, avec tout de même quelques points négatifs : le prix est assez élevé (8€ pour une petite centaine de pages) et les nouvelles ne sont ni inédites ni retraduites, et pour la plupart encore trouvables facilement sur le marché de l'occasion.
Toutefois, les bouquins sont plutôt jolis et, si ça permet à nouveau de monter que la SF ce ne sont pas forcément des robots géants ou des vaisseaux qui font piou-piou, ce n'est pas plus mal.

La Tour des Damnés a été publié pour la première fois en 1968 dans la revue Galaxy. Brian Aldiss y imagine une expérience permettant de mesurer les effets de la surpopulation : dans une tour de plastique, de béton et d'acier, s'élevant sur dix niveaux de cinq étages chacun, sont entassés 1500 volontaires dans le but d'étudier le comportement d'individus soumis au confinement.
25 ans plus tard, 75.000 personnes pullulent à l'intérieur, des petits caïds se font la guerre pour conquérir de nouveaux étages, la démographie est galopante, on est déjà vieux à 20 ans et de nombreuses personnes sont loin de s'imaginer qu'il existe un autre monde derrière leurs murs de béton.
Récit traitant de la thématique encore très actuelle qu'est la surpopulation, La Tour des Damnés aborde la capacité d'adaptation de l'homme à son environnement ainsi que son besoin de pouvoir, de croyance et de domination. Brian Aldiss nous plonge également en plein cauchemar Orwellien avec ses expériences de manipulation des masses, surveillées par un institut à l'éthique plus que douteuse.

En bref, un excellent texte de SF, encore très actuel et rappelant Tous à Zanzibar, et une toute nouvelle collection à soutenir !
Mighty-Forest
8
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le 30 oct. 2013

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