J'étais intriguée par ce roman au titre si poétique... De plus, ce livre a obtenu le prix Femina, censé être un gage de réussite (ou pas).

Et bien j'ai été déçue, très déçue.
L'histoire s'articule autour de 3 personnages.

Louis Blériot, quarantenaire, mari infidèle, grappilleur de l'argent de ses parents, sa femme et son meilleur ami. Bon, vous me direz, jusque là rien de bien méchant, c'est peut-être cela qui fait la force du personnage... Mais non, il n'en est rien, car en plus d'être présenté comme un loser total, c'est un personnage immobile, qui retient sa respiration pour observer le monde, qui ne prend jamais aucune décision (ah si, sauf peut-être celle de s'envoyer en l'air), boit comme un trou et se morfond dans sa neurasthénie. Je ne sais pas vous mais moi j'ai franchement du mal à apprécier et respecter les gens qui se complaisent dans leur bêtise.

Ensuite, il y a Nora. Belle, sauvage, immature, imprévisible et légèrement nympho, se rêvant star de cinéma (tiens réflexion à part, elle me fait penser à la Nora de Match Point - voulu/pas voulu ?). Elle passe d'un pays à l'autre, d'un amant à un autre et ces derniers sont bien sur, fous amoureux d'elle et prêt à l'attendre des mois, voire des années, en sachant pertinemment qu'elle s'envoie en l'air ailleurs. [On y croit ou on y croit pas, c'est pas le problème... Il y a des c*** partout.] Mais même cette fille, au-delà de son profond souci de recherche paternelle, n'a aucune consistance. Preuve en est que les 2 hommes de sa vie savent qu'elle va et vient à sa guise. Il y a un moment quand tu aimes où tu ne laisses pas s'enfuir l'autre. C'tout.

Puis Murphy, le deuxième homme, le ricain. Pas grand chose à dire car au final il apparaît peu. Comme un fantôme sans saveur. Sûrement celui qui tire le mieux son épingle du jeu.

Bon, vous l'aurez compris, la sauce des personnages n'a pas prise avec moi, ni l'histoire qui traîne en longueur.

L'écriture m'a-elle plus enthousiasmée ? Même pas, j'étais dubitative. On sent chez Patrick Lapeyre une certaine érudition, c'est un écrivain qui sait raconter des histoires avec des mots bien littéraires mais alors pourquoi certaines phrases n'ont-elle aucun sens ?
Un exemple (recopié tel quel) "Je ne suis pas convaincue qu'on ait la même conception des essayages, répond-elle, au moment où Blériot lui attrape la cheville pour la faire basculer sur le lit, avec l'assurance de celui qui sait jusqu'où on peut aller trop loin avec les essayeuses."

Enfin, la conclusion n'est pas concluante. En gros, l'auteur nous dit : il se passe ça. Mais dans une autre dimension spatio-temporelle, ça se passerait comme ça. Ou alors comme ça. Ok, et ma journée serait différente si j'avais mis un jean bleu plutôt qu'un noir...
M. Lapeyre, vous prenez le parti pris d'écrire un livre. Prenez également le parti pris d'une véritable conclusion. Essayer de contenter tout le monde, je n'appelle pas ça de la littérature. Mais de la politique.
alicja
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le 22 janv. 2012

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alicja

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