Faîtes le rossignol, pas la guerre

Ce récit débute en 1939 où l’Allemagne nazie monte en puissance et menace de rompre l’équilibre si fragile et la paix en Europe. Personne n’osera s’interposer afin de ne pas sombrer dans la chaos de la Grande Guerre qui a laissé tant de séquelles. Ce sera chose faite avec la rupture du traité de Versailles suite à l’invasion de la Pologne.

L’histoire se concentre sur le quotidien de deux sœurs, aux idéaux différentes mais finalement, si proches qui survivront à leur manière « à l’arrière », alors que les hommes partent sur le front, pensant alors que la guerre va être courte.

Le destin de ces deux sœurs qui incarnent le peuple Français m’a particulièrement ému. Le fait est que Kristin Hannah nous immerge dans cette société et parvient à nous retransmettre le train de vie des français via leurs émotions et le rôle des femmes durant la guerre.

Chargé d’actes ce couardise et de bravoure, de haine et d’amour, de naïveté et de courage, le récit reste fidèle aux événements historiques (certaines maladresses si on chipote). Ce dernier m’a tenu en haleine du début à la fin, me plongeant dans cette sombre époque à travers ces moments horrifiants et traumatisants où des lueurs d’espoir et d’amour apparaissent toutefois.
Elle m’a embarqué dans la vie de ces Françaises qui se dégrade au fil du temps, paraissant de plus en plus long. Il s’agira de conditions de vie atroces partout dans le monde, de tyrannie, de massacres, de promesses, de trahisons, de collaboration et de résistance. Résistance qui fera face à un dilemme, il faut agir oui, mais que faire à son échelle pour améliorer le quotidien des Français, pour changer le cours de la guerre, comment y parvenir sans mettre en péril la vie de ses proches ?

Le conflit le plus meurtrier de l’histoire changera à jamais Vianne et Isabelle, leur causant des maux physiques et psychiques. Elles devront ainsi continuer de résister toute leur existence afin de poursuivre leurs vies malgré ce qu’elles ont fait, vu, et surtout, vécu durant ces longues années…
L’histoire débouchera 50 ans plus tard à Paris, en 1995, au cours d’un hommage émouvant et poignant aux Résistants lors d’une commémoration symbolique pour ces âmes perdues et sauvées.

Plus que de l’empathie, j’ai ressenti l’angoisse permanente ainsi que les émotions de ces deux sœurs. Cette lecture m’a fait l’effet d’une machine à remonter le temps où j’avais l’impression d’être un des protagonistes. Vous l’aurez compris, je recommande vivement.