Partie 1 : le chevalier errant 9/10



Avec « Le chevalier errant », George R.R. Martin nous gratifie d’une histoire simple, légère, sans prise de tête. Il est rafraîchissant de retourner à Westeros à un temps où la guerre n’était pas omniprésente, à un temps où les grandes familles, plus ou moins déchues aujourd’hui, étaient encore alliées. Il est même impressionnant de côtoyer, par le biais de Dunk et de l’Œuf, toutes les grandes figures Targaryen dont l’on n’a entendu parler qu’en histoires et légendes. Les ancêtres de Robert Baratheon, de Tywin Lannister, de Mace Tyrell ainsi que quelques familles de plus faible notoriété sont également présentes. Parmi ces immenses figures de légende arrive Ser Duncan le Grand, plus communément appelé Dunk. Le jeune homme est un chevalier sans fief, errant de buisson en buisson, parti sur les routes à la recherche de la gloire et de l’honneur. Ce personnage est une réussite. Un homme humble, qui n’oublie jamais ses origines, qui manque de confiance en lui (il ne cesse de se répéter qu’il a l’esprit "épais comme une porte de prison"), et qui pourtant est le chevalier parfait, à l’honneur irréprochable. Un modèle idéal pour l’Œuf, son jeune écuyer au crâne rasé et aux yeux violets. Même si l’on ne passe que deux cents cinquante pages en sa compagnie, le duo se révèle bien plus attachant que bon nombre de protagonistes de la saga du Trône de fer. Leur complicité est parfaitement développée. Le fait que l’Œuf soit un garçon intelligent et Dunk un homme issu de Culpucier ne gâche rien ! Tout ce joli monde est réuni autour de la famille Sorbier qui organise un tournoi en l’honneur de leur fille aînée. Un tournoi à l’origine sans enjeu majeur qui se lit avec délice. En bref, « Le chevalier errant » est une lecture idéale pour qui apprécie l’univers crée par George R.R. Martin. Non seulement la nouvelle permet d’approfondir le monde riche inventé par l’auteur, mais elle donne aussi l’occasion de se rendre compte que oui, il existait bien à une époque où les héros étaient vertueux et dignes de leur rang de chevaliers.



Partie 2 : L’épée lige 7/10



Après le fantastique « Chevalier errant », difficile de ne pas être désappointé par le faible « Epée lige ». Bien que Dunk et l’Œuf forment un duo toujours aussi attachant -voire même plus que dans la nouvelle précédente, étant donné que les deux se connaissent bien mieux l’un l’autre-, l’histoire passionne moins. L’intrigue développée se rapproche plus de ce que Martin nous a décrit dans les différents vagabondages d’Arya ou de Brienne dans le Bief, qui ne sont pas les terres les plus dignes d’intérêt. Eustace Osgris et la Veuve Rouge Rohanne Tyssier se disputent des terres, clamant tous les deux une rivière comme la leur. Une petite dispute ridicule et pas des plus passionnantes. C’est auprès d’Osgris que Dunk a engagé son épée... malheureusement. Eustace Osgris, ainsi que son chevalier fieffé Ser Bennis, sont des personnages antipathiques, pas assez développés pour être appréciés malgré leur manque de morale. Difficile de s’attacher à eux, difficile de comprendre pourquoi le chevalier errant et son écuyer se sont tournés vers eux en premier lieu. Heureusement il y a Lady Rohanne. La dame est jeune, belle, juste et forte de caractère. Elle est un personnage qui suscite immédiatement la sympathie du lecteur (la mienne en tout cas). C’est grâce à elle qu’un élément manquant follement à toute histoire sortie de l’esprit sadique de George R.R. Martin apparaît : l’amour. Ce n’est pas pour autant que la jeune femme ne sert qu’une romance impossible ! Elle reste une dame noble, devant faire vivre sa maison. Mais il y a des passages avec Dunk qui donnent envie de croire que l’amour existe encore à Westeros, et ça, ça fait plaisir.



"Si vous étiez mieux né, c’est vous que j’épouserais."



Une chose est certaine, c’est que par ces deux nouvelles, George R.R. Martin parvient à prouver qu’il est capable de raconter une histoire passionnante avec des personnages vertueux, tout en conservant d’une main de maître la complexité des liens humains et politiques à Westeros.


Dis, dis papy George ! Raconte nous encore les aventures de Dunk et de l’Œuf !

mewnaru
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le 14 juin 2015

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mewnaru

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