Divin glouglou

Après quatre opus débordant d’imagination et d’érudisme antique et culturel soigneusement camouflé par des gaudrioles, Rabelais remet le couvert dans ce Cinquième Livre (dont la paternité totale de l’auteur est constestée) et nous narre la continuité du périple absurde (par la forme seulement) et burlesque de Pantagruel, Panurge et Frère Jean.

Les ingrédients appréciés lors des précédents volumes sont toujours présents, on a les yeux ahuris en lisant les aspects et attitudes loufoques des autochtones, le tout narré par une plume au vocabulaire abracadabrantesque qui fait le sel de toute l’œuvre.

Rabelais, c’est la démesure érutide. J’ai dû faire des recherches pour savoir ce qu’il voulait dire quelque fois, notamment à la fin avec la fameuse Dive Bouteille, mais même si on ne comprend pas tout, le plaisir réside dans la prose de l’auteur, surannée mais délicieuse. Il y a une couche de poussière mais une fois qu’on a soufflé dessus, on se régale à l’imaginer composer ses mots, tourner ses phrases, créer son univers loufoque et abondamment riche en humour et références culturelles.

Le géocentrisme a pris sa claque avec Galilée, la littérature du Moyen-Âge se fait gifler par Rabelais, qui pose de toutes nouvelles bases par la suite pour son art.

De nombreux savoirs restent à découvrir, ayez soif !