Le garde, le poète et le prisonnier par Julia Couplan

Ce roman, édité en avril 2014 chez Michel Lafon, est le premier de cet auteur coréen à avoir été traduit. D’abord traduit du coréen en anglais et ensuite de l’anglais en français j’imagine qu’il est bon de pouvoir le lire en langue originale pour profiter de toutes les subtilités de la langue mais je ne connais pas le coréen.

J’ai vu la couverture, de la douceur semblait en sortir. J’ai pris l’ouvrage et j’ai vu un mix de roman et de poésie, sans lire plus je me suis lancée dans cette lecture captivante.Je vous mets le synopsis que l’on trouve en quatrième de couverture :

“Pénitencier de Fukuoka, Japon, 1944. Dans ce sombre lieu dont peu sortent vivants, le gardien-chef, Sugiyama, réputé pour sa cruauté bestiale, vient d’être assassiné. Le jeune conscrit Watanabe est chargé de l’enquête ; mais à peine l’a-t-il commencée qu’un détenu coréen, communiste et résistant, s’accuse du crime. Pourtant, Watanabe ne croit pas à sa version des faits et décide de poursuivre ses investigations malgré les ordres. En reconstituant les derniers mois du gardien-chef, il met au jour l’étrange relation qui s’est nouée entre la brute Sugiyama et Yun Dong-Ju, un jeune poète coréen condamné pour « écrits séditieux ». Alors que la guerre fait rage et que les bombes pleuvent sur Fukuoka, Watanabe mettra tout en œuvre pour protéger Yun Dong-Ju, dont les vers sont si purs qu’ils brisent le plus dur des cœurs. Mais il devra affronter un complot qui dépasse largement l’enceinte de la prison…”

Mon avis sur ce roman :

Inspiré de faits réel et de la vie du poète Yun DONG-JU, ce roman m’a appris beaucoup de choses sur l’histoire Japonaise et Coréenne, sur les conflits et les mentalités. Lisant pas mal de littérature asiatique en tout genre depuis quelques mois, je commence à découvrir un univers littéraire foisonnant, puissant par la beauté des mots qui servent à dévoiler une réalité dure et froide. Un témoignage poignant sur les mentalités en temps de guerre.

Une fiction touchante, criante de vérité et une sublime manière de redonner vie à un poète dont je veux apprendre plus.

Watanabe est un penseur, un humaniste qui est pris dans des conflits qui le dépasse. Ce protagoniste est une jolie façon de montrer que la littérature et plus précisément la poésie dépasse les conflits et reste une forme de pureté que rien ne peut tuer. C’est aussi une manière de survivre, de garder espoir et finalement de se souvenir. L’art, qui est au centre de ce roman, cherche à contrer la guerre, le gris de la vie au pénitencier. La littérature, la musique tout comme le fait de faire voler un cerf-volant sont des formes de liberté que l’auteur met en avant avec brio.

Oui j’ai versé une larme et j’ai refermé le livre le cœur serré, je pense le relire, pas de suite mais un jour. J’ai vraiment eu une impression de vivre les événements, d’être avec eux à Fukuoka, dans cette prison austère.

Une découverte de la littérature coréenne qui se fait avec un roman sublime !

Ciel, vent, étoiles et poèmes (Janvier 1948)

서시(序詩): Préface

죽는 날까지 하늘을 우러러 한 점 부끄럼 없기를

잎새에 나는 바람에도 나는 괴로와 했다

별을 노래하는 마음으로 모든 죽어가는 것을 사랑해야지

그리고 나에게 주어진 길을 걸어가야겠다

오늘 밤에도 별이 바람에 스치운다

Préface :

Jusqu’à la mort, fixer le ciel et ne souffrir d’aucune honte

Mon cœur fut jadis tourmenté par les bruissements même du vent s’infiltrant entre les feuilles.

D’une âme chantant les étoiles, je m’en vais aimer toutes formes de vies

Il ne me restera plus qu’à suivre la voie qui m’a été tracée,

Cette nuit encore, le ciel est parsemé d’étoiles.
JuliaCouplan
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le 26 sept. 2014

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