Il est malaisé de juger séparément une œuvre faisant partie d’un tout, comme il est difficile de juger d’un tableau inscrit dans un polyptique. On trouve quelques charmes dans ce livre seul mais c’est indubitablement dans l’ensemble que se trouve le génie des Rois Maudits.
Le Roi de fer installe le décor de la saga. Ce sont les origines de la Guerre de Cent ans que Maurice Druon nous présente. Des origines où l’amour, la haine, la vengeance, l’argent, tous les vices du monde se sont réunis pour déclencher le conflit le plus long et le plus mobilisateur du Moyen Âge.
On suit dans ce roman chorale, les aventures de Robert d’Artois, de sa tante Mahaut de Bourgogne, d’un banquier lombard et son neveu ainsi que la famille du roi Philippe le Bel.
Tout le génie de Druon est de nous faire aimer ces intrigues de Cour où les intérêts des hommes se confrontent et s’enchevêtrent à merveille.
Dans ce premier tome, Robert d’Artois, désireux de se venger de sa tante Mahaut, utilise sa cousine, Isabelle, reine d’Angleterre, pour confondre ses cousines de Bourgogne qui font cocu leurs époux, fils du roi Philippe le Bel. Dans un même mouvement, le roi de France fait tuer le grand maître des Templiers, qui sur le bûcher, maudit ses assassins. Dès les premières lignes, on est saisi et la magie opère.