Incontournable Septembre 2022


Un livre atypique sur sa forme, "Le train de trois heure" vous propose une incursion dans le processus de création du roman en plus d'une histoire.


Dans les premières pages, on s'interrogera sur le livre dans son entité. Pourquoi lit-on? Pourquoi écrit-on? Quelles sont les inspirations et les motivations qui nous amènent à lire, et pour certains, d'écrire?


Puis, nous verrons davantage les modalités autours du roman, comme le départ. Comment commencer à écrire? On peut s'inspirer de faits réels, mais également des histoires qui sont déjà présentes, comme les contes. Puis, il faut lui donner une structure, grâce notamment au schéma actanciel/narratif. Il lui faut aussi des thèmes, un "qui", un "quoi", un "où" et un "pourquoi". L'écrivain a également une méthode pour écrire, mais elle peut grandement varier. On aura également droit à une explication sur le rythme du récit et aux divers types de narrateurs.


Ultimement, nous voyons l'histoire apparaitre. Elle est basée sur le choix de deux mots: "Plume"( dans le sens de "crayon") et "Train". Elle a pour inspiration la ruse que l'on peut découvrir dans le conte "Les habits neufs de l'empereur", dans lequel deux faux couturiers parviennent à duper un roi, en lui disant que l'étoffe avec laquelle ils conçoivent l'habit ne peut être vu que par les gens intelligents. Autrement, ils sont sots. le roi, ne voulant pas être prit pour un sot, se retrouve donc à parader, nu, sans les rues de la ville, avec les citoyens ayant eu vent de la même affirmation. Tous assurent que l'étoffe est sans pareils, magnifique, jusqu'à ce qu'un enfant déclare tout haut que "le roi est nu"! Les gens ne pouvant douter de la parole d'un enfant, prennent alors conscience du subterfuge, en même temps que le roi. Les deux couturiers, pour leur part, sont déjà loin, avec la jolie somme offerte en échange de leur "travail". C'est sur cette ruse que repose l'histoire présentée ici.


Une jeune fille a coutume d'échanger du courrier avec son père via le train qui relit leurs deux villes. Ils préfèrent d'ailleurs la bonne vielle correspondance par papier plutôt que les communications instantanées de l'aire moderne. Néanmoins, il écrit avec beaucoup de fautes et reçoit ses lettres couvertes d'encre rouge par les corrections de sa fille. Un jour, le père souhaite offrir un cadeau à sa fille pour son douzième anniversaire. La dame du magasin lui parle d'une plume à l'encre spéciale. En effet, cet encre ne peut être vue que par les gens intelligents. La dame invite le père a essayer l'encre et bien sur, n'y voit rien, car il n'y a pas d'encre dans la plume. Mais le père achète la plume et l'envoie à sa fille. Celle-ci, ravie du cadeau, demande néanmoins au père pourquoi elle ne voit rien avec cette plume. Dépité, il lui explique ce que la dame lui a confié au sujet de l'objet. La jeune fille est atterrée de se savoir sotte et compte abandonner l'école. Toutefois, elle fait la rencontre d'une femme qui pourrait être une "sorcière" qui lui affirme que l'encre sera visible dans cent jours, durant lesquels il faudra lire un livre par jour.


Attention, divulgâche
Donc, nous avons un roman qui valorise la lecture, comme remède à l'ignorance ( et aux fautes écrites ). le père a accepté le défis des cent livres et au bout des 99 livres lus, a même commandé un dictionnaire. Quand il utilise à nouveau la plume, elle laisse couler une encre bleue. Était-il en réalité devenu moins sot? Évidemment, après cent livres, difficile de faire autrement. Néanmoins, cette encre n'avait rien de magique, la plume auparavant vide fut simplement remplie par la dame du magasin. de connivence avec la jeune fille, elle avait élaboré ce stratagème pour le faire lire et ainsi pallier ses lacunes en écriture. de son avis, le père comprend qu'il n'a jamais été sot, mais plutôt "crédule" ( Qui croit trop naïvement ce qu'on lui dit).


Voilà le genre de petit livre qui devrait être merveilleux en classes de français. On arrive à voir de manière globale tout ce qui tourne autours de l'écriture et de la lecture en peu de mots et peu de pages. de quoi démystifier ce qui entoure le roman ou la nouvelle et permet de mieux comprendre que ce n'est pas aussi simple que l'on croit de faire de bonnes oeuvres littéraires. Il faut des idées, certes, de la créativité, absolument, mais aussi de la préparation, de la pratique, un français solide et une habilité à rendre une histoire attrayante, pertinente et surtout, cohérente. Tous les romans n'ont pas ces qualités, il faut dire, mais bon, on ne cherche pas tous le même degré de qualité littéraire non plus.


C'est un petit livre très aéré, facile à lire, intriguant et d'une grande pertinence. Pour le citer: "Il y a tellement de livres, et si peu de lecteurs",en ce sens où il a plus de livres que de lecteurs. Mais ouvrir celui-ci n'était certainement pas une perte de temps.


Pour un lectorat à partir du second cycle primaire ( 9-10 ans).

Shaynning

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