« Je n'étais pas seul, j'étais un homme quelconque. Cette formule, comment l'oublier ? » Ainsi commence le récit à la première personne de Henri Sorge, fils du maire d'une Ville devant faire face à l'épidémie qui la ravage. Cette première formule aussi, difficile de l'oublier...
Dans la production littérature de Blanchot, le livre peut sembler très classique, et pourtant, il porte bien la marque de fabrique de l'auteur : il s'agit de l'hallucination complète de la littérature.

Sans surprise, cette hallucination de la littérature s'inscrit en écho à la situation de l'épidémie, à la maladie qui travaille le narrateur, à la relation hallucinée à la Loi. Malgré tout - comme beaucoup de livres de Blanchot - c'est une expérience de lecture intéressante, et très riche (des personnages, des luttes politiques, des drames familiaux, du sexe, de la mort !)
Pour ceux qui n'apprécient guère Blanchot, ils seront surpris, pour ceux qui l'apprécient déjà, ils découvriront jusqu'où Blanchot avait pensé pousser la subversion de la littérature.


J'ai un petit côté historien et le flop éditorial du Très Haut à l'époque (1948) s'inscrit joliment dans une thématique de l'Epidémie : juste après La Peste de Camus (1946) et juste avant Le hussard sur le toit de Giono (1950). A ce titre aussi le livre est à lire, car il y a beaucoup d'écho (pensons qu'à l'époque Blanchot écrivait dans un quasi-manifeste une réflexion sur l'engagement dans "la littérature et le droit à la mort")
JohnDoeDoeDoe
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 avr. 2011

Critique lue 1.4K fois

17 j'aime

7 commentaires

JohnDoeDoeDoe

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

17
7

Du même critique

L'Obsolescence de l'homme
JohnDoeDoeDoe
8

Un livre revenant de 1956

L'encyclopédie des nuisances a republié ce livre de 1956, jamais publié en français. "L'encyclopédie des nuisances" a bien choisi un texte qui lui correspondait car pour sûr le texte se veut...

le 8 déc. 2013

34 j'aime

Poèmes saturniens
JohnDoeDoeDoe
8

Le Parnasse effondré

Verlaine, 22 ans, bombe le front immense d’orgueil et de folie pour de se hausser à la hauteur de Baudelaire. Il sera poète, et il sait déjà toutes les beautés à venir de sa poésie : les mètres...

le 2 avr. 2013

31 j'aime

4