Merci à celui ou à celle qui m’a parlé de ce « Voyage à Paimpol » et permis de découvrir une personnalité très attachante : une vraie copine, drôle, vivante, féministe, engagée, militante, généreuse, sensuelle, libre, sans tabous. Son visage apparaît page 6 : elle ressemble à Bretécher, elle est belle, pétillante, vive. Un petit topo nous informe qu’elle a fait des études de lettres dans les années 70 et, par militantisme, est allée en Bretagne travailler dans une usine pour découvrir le monde ouvrier. Dans le texte, le personnage, Maryvonne, semble être l’alter ego de l’autrice. Elle décide de partir et quitte l’usine, son mari, son gosse, bref, toute l’aliénation du quotidien. Pas pour faire le tour du monde, non. Pour aller à quarante kilomètres de chez elle, en car. Elle se barre, se casse, se tire, s’arrache. Pour respirer. Prendre un bol d’air. Faire une pause. Juste quelques jours. Mais c’est comme une aventure dans laquelle elle découvre l’émerveillement (et l’effarement) face à cette liberté qui s’offre à elle : dormir à l’hôtel, se faire servir, aller chez le coiffeur, au café, marcher n’importe où, lire, dormir, rêver, délirer. Tout lui revient : l’usine, le mari, l’enfant. Le passé se mêle au présent. Dans le fond, il n’y a pas tant de coupure que ça. Pas facile de s’émanciper. L’ennui gagne parfois. Rien n’est simple. Les hommes la regardent, l’accostent, les femmes l’envient. Que fait une femme seule dans la rue, sans gosse et sans mari ? Est-elle à sa place ? Visiblement pas. La place d’une femme, c’est sa maison. Y retournera-t-elle ? Peut-être… Peut-être pas…

Un texte très moderne (et pourtant écrit il y a plus de 40 ans) et un magnifique portrait de femme.

J’ai adoré.


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