Une nouvelle fois, Stefan Zweig narre une histoire d'amour, mais via le rapport du narrateur omniscient extérieur, contrairement à Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, Lettre d'une inconnue ou la Confusion des sentiments.
Ce récit met en scène un arriviste tourmenté et rancunier, brûlant d'amour presque en silence, relation qu'il partage entièrement, aussi bien sur le plan sentimental que de la communication. Et c'est ce souci dans l'échange qui s'avère - selon moi - être le problème majeur de ce couple. L'éloignement prolongé pendant ces deux années rend certes amère cette relation au retour, mais cette incommunicabilité a envenimé les choses avant l'heure.
L'analyse psychologique est, encore une fois, des plus fines, et au prix d'une économie de mots impressionnante.
Antonioni n'aurait pas dénigré cette histoire, qu'il aurait très bien pu adapter. La Nuit - La Notte - en est assez proche.
De plus, Stefan Zweig semble s'être fort imprégné du poème de Verlaine, dont il cite un extrait, dénommé Colloque sentimental.
Les germanistes pourront apprécier le texte originel.
Voilà encore une oeuvre remarquable de cet auteur, définitivement un de mes préférés.
Je remercie ma mère de me l'avoir donné à lire.