Les Moutons Electriques et moi, c'est une longue histoire d'amitié. Comme toute bonne histoire, la rencontre se perd dans les limbes d'un chapitre poussiereux. Cette maison d'édition m'a offert - en compagnie de mon bouquiniste, un bonhomme tout aussi charmant - quelques-unes de mes plus belles lectures. C'est une amie complexe, exigeant, énigmatique. Ses publications m'ont souvent interloquées, et jamais - ou peu s'en faut - déçu.

Alors quand elle m'a parlé d'un livre d'un auteur américain aux airs de papy-grenier, populaire mais inconnu dans ma petite - mais en pleine extension - bibliothèque étudiante, j'ai craqué. Et ouvert avec impatience ce qui s'annonçait comme un objet littéraire des plus intriguant.

Qu'on se le dise, ma culture littéraire fantastique, et qui plus est américaine, n'existe pas, ou peu s'en faut. Et depuis que j'ai fermé ce recueil de nouvelles, je me dit que c'est une lacune à combler.

Lee Winters, Shérif de l'étrange, c'est donc un receuil de nouvelles. De courtes nouvelles, placées dans le même univers, autour du même personnage, ce cow-boy désabusé perdu dans sa campagne américaine, et qui se voit confronté à l'étrange, qu'il affronte - la peur au ventre, le colt dégainé - avant d'aller boire son whisky au bar local, en compagnie de son ami Doc Bogannon, barman de son état. Des personnages, on sait peu de choses, quelques bribes de biographie qui renforcent le mystère qui les entoure. Lee Winters est donc shérif, à Forlong Gap, ex-ville minière où atterrissent les perdus, ceux qui cherchent l'oubli, la tranquillité. Et chaque jour, chaque nouvelle commence de la même manière : Lee Winters a chassé un bandit, rentre chez lui de nuit. Nuit où l'étrange s'empare des canyons et des vallées assombries et où notre shérif entame cette ballade avec l'indicible, l’ectoplasme gouailleur, le bandit à la combine bien rodée. Le fantastique émane de ces paysages qui, au crépuscule, se nappent de mystères. Et au fil des nouvelles, le surnaturel s'installe, vire au fanstasque, au loufoque.
Du western donc, fou, peuplé de personnages mystérieux, invraisemblables, loubard, d'un héros humain, qui préférerait passer la soirée en compagnie de sa jolie femme, Myra.
Une pépite sortie du passé, uchronique, invraisemblable. Géniale.
Le-bloguscribe
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ces livres que je suis visiblement (presque) le seul à connaître et Les moutons électriques, je suis amoureux.

Créée

le 27 oct. 2013

Critique lue 163 fois

1 j'aime

Le-bloguscribe

Écrit par

Critique lue 163 fois

1

Du même critique

Brice de Nice
Le-bloguscribe
1

Cassééééé! Mais TA GUEULE OSEF!

Un film qui réussit à cumuler toutes les tares: - mal joué, - moche graphiquement, - mal joué - pas drôle, - mais vraiment pas drôle - titre de m**** - titre imprononcable (le dit-on à...

le 18 nov. 2010

42 j'aime

11

Fallout 2
Le-bloguscribe
9

War. War never changes

Il me faut refaire cette critique. Refaire cette critique pour crier mon amour immodéré de Fallout. Fallout, c'est plus qu'un jeu, c'est plus qu'un univers, ce sont des personnages. Tours à tours...

le 29 déc. 2011

36 j'aime

15

La Grammaire est une chanson douce
Le-bloguscribe
10

Sans ce livre, je ne serai sûrement pas ce que je suis..

Il faut revenir en arrière. A cette fin d'école primaire où un petit garçon, un peu perdu, aimait lire. Sans trop savoir pourquoi. En se noyant dans les histoires pour oublier qu'il était un peu à...

le 18 déc. 2010

21 j'aime

8