Mes pérégrinations dans un roman particulier

Le tome 6 fini, me voilà arrivé au bout du 2ème cycle des Enfants particuliers, si tenté qu'on puisse identifier deux cycles (ce que je fais sans problème).

Avec le recul, il faut être reconnaissant à Burton d'avoir voulu adapter ces oeuvres, et lui reprocher dans le même temps de ne pas avoir été assez visionnaire pour ne pas tenter de tout adapter à travers une grande saga au cinéma. Il y avait pourtant de quoi: personnages bien distincts et intéressants, univers séduisant (surtout avec les Arpents) et un peu de violence ici et là.

Le tome 6, donc, constitue une bonne conclusion aux cinq tomes précédents. Il cède parfois à certaines facilités, notamment en matière de deus ex machina, mais l'histoire n'en est pas mauvaise pour autant. Disons que les ficelles ont déjà été plus subtiles.

Niveau dramatique, je pense que le suspens entretenu nous tient en haleine et nous fait avoir peur pour les personnages. On déplorera cependant que les pertes, lorsqu'elles arrivent, sont parfois traitées avec un peu de légèreté.

Le suspens reste le point fort de la saga. J'avais envie de connaitre la suite dès le tome 2, et de plus avoir à m'arrêter en cours de route. Il faut dire que cette saga de fantastique a su créer son propre monde crédible qu'on se plait à imaginer, à mi-chemin entre steampunk et univers burtonien. On regrettera d'ailleurs de ne pas avoir plus de fantaisie encore dans les boucles, même si le bestiaire et les pouvoirs présentés dans ce dernier tome, ainsi que certaines mécaniques inhérentes à ce monde "magique", reste déjà très sympathique.

Plus que les désolations de l'arpent du diable, c'est donc bien Les enfants particuliers que j'escompte critiquer ici, et ma critique est donc très positive. Le dernier tome est un bon condensé de ce qui fonctionne très bien et des facilités auxquelles cède Ransom Riggs. Bons personnages, intérêt constant pour l'histoire, voyages et lieux extraordinaires, sont ainsi parfois atténués par un réflexe d'évacuation des problèmes. Cela n'enlève rien à la qualité de cette conclusion, bien que les tomes du milieu de la saga étaient pour moi le sommet de l'oeuvre. Dans un monde parfait, nous aurions eu chaque tome adapté en saison de série, avec Asa Butterfield dans le rôle principal, car il faut bien avouer qu'il restait un Jacob très convaincant chez Burton.