Ravel pendant la 1ère guerre mondiale

Dès les premières phrases, les mots de Michel Bernard m’ont enveloppée. Son écriture classique et délicate fait revivre Ravel lors de la première guerre mondiale.

D’aucun aurait tout fait pour ne pas être mobilisé, Ravel, au contraire, malgré ses 48 kilos a fait des pieds et des mains pour partir. « Il voulait autant faire la guerre que fuir l’arrière » car « il lui répugnait de poursuivre son existence comme avant alors que des millions d’autres hommes, riches ou humbles, humbles surtout, avaient été mobilisés pour défendre le pays ». Le voici donc à Bar-le-Duc, au volant d’un gros camion Ariès « Maurice Ravel tenait et tournait à force de bras le grand volant d’un poids lourd de l’armée française » Dur à imaginer ce frêle jeune homme au volant d’un tel véhicule.

Jean Echenoz avait proposé un Ravel superbe sur les dernières années de la vie du compositeur. Michel Bernard enveloppe Ravel dans son époque ; un Ravel, comme tous ses congénères, à jamais marqué par la guerre. Le compositeur trouve un peu de sérénité dans les forêts, à écouter les chants d’oiseaux. J’ai partagé avec les spectateurs unmoment de grâce dans ce beau livre lorsque Ravel déniche, dans un hôpital de fortune,un piano. Là, le « petit soldat pianiste » enchantera les soirées. Ce sera un moment de magie pour soignants et soignés. "Une musique délicieuse, apparemment très simple et incroyablement raffinée. Joyeuse et douloureuse à la fois, sans qu’il soit possible de dire laquelle dans ces harmonies était joyeuse, laquelle était douloureuse, elle ne ressemblait à rien de connu.»

Ce que fait dire Michel Bernard à Ravel sur ce qu’écrivent les journalistes, je l’ai ressenti dans « L’enfer de Verdun » de Félicien Champsaur.

Un livre superbe. J’ai aimé l’écriture de Michel Bernard puissante, classique, délicate. Beaucoup d’images dans ses phrases comme celles concernant « la voie sacrée » toujours en réparation (p.48).
zazy
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 mars 2015

Critique lue 243 fois

1 j'aime

zazy

Écrit par

Critique lue 243 fois

1

D'autres avis sur Les Forêts de Ravel

Les Forêts de Ravel
zazy
10

Ravel pendant la 1ère guerre mondiale

Dès les premières phrases, les mots de Michel Bernard m’ont enveloppée. Son écriture classique et délicate fait revivre Ravel lors de la première guerre mondiale. D’aucun aurait tout fait pour ne...

Par

le 20 mars 2015

1 j'aime

Les Forêts de Ravel
madametong
8

Critique de Les Forêts de Ravel par madametong

Quelle jolie écriture, Michel Bernard raconte l engagement à la guerre 14-18 de Ravel à l âgé de 41 ans. Ce qu il a du faire pour être engagé, et ce qu'il a fait pendant la guerre. Puis la reprise...

le 24 mars 2022

Du même critique

Surtensions
zazy
9

Un polar comme je les aime

Je découvre le capitaine Victor Coste alors qu’il a déjà sévi dans plusieurs bouquins, mais cela n’a aucune importance pour la compréhension de l’histoire. Nous voici de suite dans le bain carcéral,...

Par

le 14 oct. 2016

2 j'aime

1

Le Tabac Tresniek
zazy
7

L'Autrioche à l'arrivée d'Hitler vue par un jeune naïf

============= Suite à la mort de l’amant de sa mère et donc, des subsides, Franz Huchel débarque à la capitale, Vienne, pour aider Monsieur Tresniek, vieil ami de sa mère qui possède un bureau de...

Par

le 14 oct. 2016

2 j'aime

L'homme qui a vu l'homme
zazy
9

Incommunication au Pays-Basque

Dès la première page, je suis dans le bain, plutôt dans la Mégane ou la Corsa. Le livre démarre sur les chapeaux de roues ; « les pneus qui crissent sur le bitume gelé. » Tout au long de cette...

Par

le 29 nov. 2015

2 j'aime