J’avais déjà lu par le passé un bouquin nommé « Les Magiciens ». Si vous souhaitez partager ma peine, n’hésitez pas à aller découvrir ma critique sternutatoire du roman de Lev Grosman : cela m’avait tellement marqué que le roman critiqué ce jour trainait sur ma PAL sans que je n’ose y toucher. Bon, on est quand même sur un ouvrage d’une autre facture.


Ici, rien à avoir avec une école de margie. Dans « Les Magiciens », vous suivrez Casey, un détective privé qui n’est pas au meilleur de sa forme puisque sa femme vient de se tirer avec son associé et qu’il ne croûle pas sous les demandes de clients. Néanmoins, une gentille dame lui demande une enquête très particulière : découvrir le nom d’un individu. Bien qu’un peu dubitatif, mais très motivé par la coquette somme qui lui est promise, Casey va donc aller dans l’hôtel où réside l’individu. Evidemment, vous vous en doutez, rien n’est si simple : la réunion d’un « convent » va projeter notre privé dans un univers de magie et de sorcellerie où ses alliés seront rares et les pièges dramatiques. Quant à trouver le nom du mystérieux mage en question ? C’était sans savoir que le nom d’un individu est la chose la plus importante en magie, et donc la plus protégée…
James Gunn nous livre ici un récit qui est honnêtement jouissif. C’est tout d’abord très court et donc nécessairement mené tambour battant. Ici, pas le temps de douter ou de se pignoler sur « Comment cet individu fait-il pour faire léviter cette table ? ». Notre brave Casey va bien vite accepter le collapsus de son monde et va même s’intéresser de très près à la magie. La découverte de cet art est juste miraculeuse et novatrice : Gunn nous fait ici un savant mélange de science et d’ésotérisme rendant le tout passionnant. Vous assisterez par exemple à des sorts lancés via des équations, puisque vous savez comme moi qu’une bonne différentielle est vraiment source de magie. Mais vous aurez aussi des passages (surtout un passage) comlètement ahurissants où l’on assiste à des messes noirs, des orgies de sorcières avec un Satan pas content et décidément très joueur. Tout cela donne finalement au récit une épaisseur conséquente et une diversité de tons adorable.
La contrepartie, vous vous en doutez, c’est que malgré la joie de ne pas s’emmerder avec des tas de questionnements sur le pourquoi du comment, on a parfois des trucs qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Vous passerez mon pessimisme naturel : je trouve plus probable de croire à la magie en une heure de lecture qu’à un amour passionnel et réciproque en une heure de rencontre. On aura donc un peu de mal à gober cet amour irrésistible qui va joindre deux de nos protagonistes. Il y a donc, hélas, un peu de manque de cohérence.
Néanmoins, j’en reviens toujours à la même doctrine : qu’attendre d’une œuvre, dans les conditions où on la lit ? Sortant d’examens massifs (les derniers) m’ayant globalement fait l’effet d’un avada kedavra sur l’encéphale, je n’avais sérieusement pas l’envie de me lire une histoire tortueuse. Un bon divertissement, court et haletant : ça c’était ce que je voulais. Et de ce point de vue là, « Les Magiciens » a carrément rempli sa part du contrat.


Ma conclusion s’orientera donc ainsi : si vous voulez vous faire un petit plaisir, à condition d’avoir dans votre sac à dos une bonne dose de suspension d’incrédulité, foncez car c’est décidément un bouquin marrant.

Wazlib
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le 10 févr. 2022

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