Tel le héros Corwin, j'avais tout oublié. Tout oublié de mes lectures passées sauf la faculté des princes d'Ambre à voyager dans les Ombres et le début sur l'Ombre Terre. (jusqu'à oublier que le héros débute amnésique)
C'est à croire que mes yeux sautillaient de mots en mots sans que mon cerveau n'en imprègne le sens... quelle effarante vision de vide, de folie même ! Sachant qu'il y a dix volumes dans cette série, répartis équitablement en 5 volumes dans ces deux belles intégrales.
En plus il semblerait que cette répartition fasse sens, vu que les 5 premiers volumes se passent aux côtés de Corwin, et les 5 suivants aux côtés d'un autre prince. Le plus surprenant, c'est que, tout en ne sachant pas comment l'écrivain s'y est pris pour écrire son oeuvre, la fin de ce premier cycle (en Intégrale) a tout d'une fin définitive.
A mesure qu'elle s'approchait, je me demandais où l'auteur avait trouvé la ressource pour écrire plus du double. Et pourtant, cette fin laisse plein de questions en suspend, de questions crées par les derniers événements ou présentes depuis le début. (par exemple, d'où viennent les habitants d'Ambre même, comment vivent-ils -commerce, etc.-, des questions qui peuvent sembler mineures mais sont au contraires très intéressantes)
Je crois surtout que l'auteur n'a pas trouvé la ressource nécessaire pour remplir un monde déjà très riche et complexe, pour subvenir aux besoins d'une fiction qui se met à vivre par elle-même tellement ses bases sont ingénieuses, imaginatives, colossales, tout simplement génialissimes. Zelazny s'est littéralement laissé submerger par les subtilités de son univers, on peut le voir comme un reproche évidemment mais je le vois comme de l'audace aiguë.
Donc, à moins que la seconde et dernière intégrale ne comble tout mon désir de savoir, je pense qu'il y a largement la place à étoffer un monde aussi vaste que l'infini, bien qu'à commencer par Ambre même, socle opposé au Chaos, prolongé par la forêt d'Arden que Roger Zelazny décrit toutefois comme "s'étendant sur le reste du continent".
Hâte de (re)lire la suite, qui sera comme une découverte c'est certain.