Je suis très surprise de la note globale attribuée à cette oeuvre, raison pour laquelle je me fends d'une critique.
On va me dire que je n'ai pas de coeur mais c'est bien parce que j'en ai un (un gros même, c'est prouvé) que ce livre m'a laissée de marbre. Alors certes, il y a bien quelques pages plus belles que d'autres, certes l'histoire de cette femme n'est pas inintéressante et il y avait des éléments à exploiter, mais globalement le texte est pauvre (phrases courtes, vocabulaire basique), superficiel, je dirais même puéril/adolescent : il me semble, à lire le titre et la 4e de couverture, qu'on est en droit de s'attendre à des réflexions sur le sentiment amoureux. Or cet "amour" est porté à un homme dont elle ne sait rien et qu'elle n'aime pas pour ce qu'il est mais pour ce qu'elle projette en lui, pour ce qu'elle fantasme de lui, pour ce qu'elle pense qu'il a révélé d'elle.
Cette lettre n'est au final qu'un prétexte pour se raconter et déballer pêle-mêle la longue liste des malheurs de sa vie sans aller au fond des choses: le regard porté sur ces événements est naïf, l'analyse est creuse voire inexistante. Comme une ado qui se plaindrait dans son journal intime, en somme, alors qu'on a affaire à une quarantenaire totalement immature qui s'adresse à un homme qu'elle ne connaît pas (et pas à un journal intime).
On notera aussi que ses références au Japon (langue, pensée) ne sont pas dénuées de bons gros clichés (sans parler du caractère hautement improbable de ces longues lettres écrites en japonais après 1 ou 2 ans de cours une fois par semaine!).
Dernier point plus "personnel", j'avoue avoir du mal avec les marques d'oralité que je trouve pompeuses (les "voyez-vous" par exemple, ou les interpellations) et qui pourraient aisément nous être épargnées, même dans le genre épistolaire.