Fantasy scandinave pour cette Ombre des dieux. Et fantasy réussie !
Le récit se déroule, dans un monde fort teinté de mythologie nordique, où les dieux se sont affrontés en un simili Ragnarök et ont disparus. Les hommes ont profité de la place ainsi laissé vacante pour s'épanouir et bâtir des sortes de proto-royaumes (le féodalisme n'est pas encore vraiment implanté).
Les créatures fantastiques ou magiques n'ont cependant pas disparues en même temps que les dieux, et les campagnes sont dangereuses. Des compagnies de combattants mercenaires gagnent notamment leur vie en traquant des Humains "marqués" par les dieux (basiquement des garous) qui sont tués ou réduits en esclavage pour servir de guerriers d'élite aux jarls.
La narration suit trois personnages : une ancienne guerrière qui s'est retirée avec son mari et son fils pour vivre une vie de fermier ; une jeune fille de jarl qui a rejoint une confrérie de guerrier spécialisée dans la traque de créatures magiques et un esclave en fuite qui va lui aussi rejoindre (un peu contre son gré) une de ces confréries mercenaires.
John Gwynne arrive à mêler habilement les éléments archéologiques et mythologiques du monde scandinave pour donner du corps à son monde, et le rendre crédible.
Le tout est très bien écrit, les personnages très convaincants et attachants, et l'intrigue solide. Pareillement, les scènes de combat sont très réalistes/crédibles (ce qui trouve son explication dans les remerciements de fin où John Gwynne révèle qu'il fait de la reconstitution et qu'il a effectivement déjà combattu dans un mur de boucliers) mais aussi sans concessions et brutaux.
Alors que chaque histoire semble assez éloignée des deux autres, on voit petit à petit se dessiner les liens entre elles et le rapprochement des intrigues, jusqu'au final grandiose.
J'ai hâte de pouvoir lire la suite, parce que tout cela est très prometteur.