En 2015, Romain Puértolas est contacté par une centenaire vivant en Argentine. Celle-ci affirme qu’elle a été au service d’Hitler comme cuisinière de 1945 à 1963. Il est pourtant unanimement admis qu’il s’est donné la mort dans son bunker en avril 1945 avec Eva Braun. Comment pourraient-ils donc être réapparus à Bariloche, quelque part en Patagonie ? N’écoutant que sa curiosité, son goût du mystère et de l’enquête, Romain Puértolas s’envole pour Bariloche, à la rencontre d’Amalia, celle qui dit avoir été en contact du dictateur durant près de vingt ans après la date supposée de sa mort. Vérité ou affabulation ? Comme souvent avec Romain Puértolas, rien n’est jamais aussi simple.
L’auteur reprend ici la méthode qui a fait le charme et le succès de son ouvrage précédent, Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès. Un personnage devenu sources de multiples fantasmes dont la présence est attestée par plusieurs personnes. Pour Hitler, il est vrai que l’Argentine est un lieu crédible puisque le pays a été le refuge de plus d’un SS après la guerre. Et dans la région, de nombreux habitants vivent avec la certitude que le Führer a bien trouvé une retraite paisible dans leurs contrées.
Et la rencontre avec Amalia est pour le moins troublante. La vieille dame expose en effet des éléments qui semblent tout à fait corroborer ses affirmations et soutient qu’elle a bien vu Adolf et Eva dans la villa qui les a accueillis après leur fuite d’Allemagne. S’ensuivent alors une série de rencontres, de portes qui s’ouvrent ou se ferment et de nouveaux voyages qui amèneront l’auteur jusqu’à Jérusalem.
Romain Puértolas joue ici à brouiller les pistes de la vérité historique jusqu’à un twist final aussi amusant que surprenant. Le lecteur va ainsi de rebondissements en rebondissements, d’indices en indices, cherchant, comme l’auteur-enquêteur, à démêler le vrai du faux.
Bien entendu, le concept ayant déjà été développé dans la quête et le livre autour de Xavier Dupont de Ligonnès, il y a un peu moins de surprise dans la forme du récit mais le fond reste captivant. Et drôle. Car c’est aussi l’une des grandes forces de Romain Puértolas que de distiller de l’humour tout au long du roman et de s’amuser au dépend d’un lecteur qui ne demande pas mieux que de se faire balader !