L'originalité n'est pas gage de qualité

Premier roman terminée par le jeune Stephen King, premier roman que je lis de lui, et première déception.

Le point de départ, l'idée est plutôt intéressante (à mon sens), une marche à la mort entre 100 participants, tous volontaires, et la récompense pour le dernier debout.
Et c'est la le problème, une idée de départ, relativement original et intrigante, ne suffit clairement pas à faire un grand roman, et ici même pas un bon.

Parce que de cette idée, King n'en fait pas grand chose, il étale inutilement son histoire sur 350 pages.
Si l'auteur à un certain talent de conteur, son récit s'embourbe rapidement dans un cycle perpétuel chapitre après chapitre: les concurrents se posent des questions existentielles, se souviennent de leur leur enfance et quelques morts s'accumulent.
Cela aurait pu ne pas être un problème, mais King n'arrive clairement pas à rendre ses personnages vivants, à leur insuffler du réel, et il est dès lors difficile de s'attacher aux moindres personnages, et l'on se retrouve réduit à suivre, à bonne distance émotionnel, la fin, attendue, du récit.

Les personnalités des quelques (une dizaine) participants qui sont développés sont assez caricaturales comme si l'auteur avait voulu remplir un cahier des charges, avec un personnage qui devient rapidement fou, un mystérieux, un bon samaritain, un rigolo...
Les personnages ne sont définies que par cela, exception faite du héros, leurs motivations pour cette course étant difficile à comprendre, même pour le personnage principal.
Il y a bien l'explication avancé par l'un des personnages, comme quoi les 100 serait simplement suicidaire, mais cela me parait peu satisfaisant et difficilement acceptable car pas assez développés par ailleurs pour en être réellement crédible.

Dès lors, compliqué de ressentir de réel émotion durant la lecture, parce qu'il est difficile d'y croire, et difficile d'en avoir quelques choses à faire de la mort de 90 personnages inconnues, et de 9 personnages caricaturales et mal définies.

J'ai lu d'autre critiques, louant le fait que Marche ou crève traite des relations humaines, l'auteur le voudrait mais n'y arrive pas, précisément parce que ses personnages étant mal définies, leurs échanges sonnent faux, sonnent écrit.

L'issue du roman, le trio final et l'ordre de leur mort étant devinable assez longtemps à l'avance, cela est également un gros problème pour un roman qui ne vit que par le déroulement de son intrigue.

Enfin, certains loue le roman pour sa critique sous jacente, des jeux TV, du travail, de la nature humaine... mais tous cela est bien indigeste, et surtout n'est en rien une qualité.
On ne peut juger de l'art par les louables intentions de l'auteur, mais pas la capacité de celui ci à nous provoquer une réaction/émotion esthétique et clairement ici, si Stephen King réussi à raconter une histoire, qui aurait pu être vaguement plaisante sur une centaine de pages, il ne provoque aucun émotion.