Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas pris aux tripes comme Martin Eden l'a fait.
Je reste perplexe sur ce livre. Mélange de glorification du self made man américain et condamnation ferme de la bourgeoisie américaine du début XXème, je ne sais pas vraiment quoi en retenir.
La démarche heuristique de Martin Eden m'inspire.
Pourquoi n'ai-je pas le droit d'avoir une culture littéraire comme celle de Ruth?
Pourquoi tel auteur est-il considéré comme une référence et tel autre non ?
Martin veut développer ses réponses à ces questions en développant son esprit critique par la confrontation de ses idées à celles d'autres auteurs sans préjugés. Son refus de se soumettre aux canons de la beauté et de la réussite reconnue par la bourgeoise en fait un personnage critique de son environnement. Martin porte ses idées et refuse d'être intimidé. Il n'accepte pas que ses idées ne soient pas recevables car provenant de quelqu'un n'ayant pas reçu une éducation de la Ivy league.
Mais pourquoi tant d'effort quand il aurait été plus facile de rester un marin ? Est-ce le besoin de reconnaissance qui anime Martin? Plus que l'amour qui n’est qu'un prétexte à sa quête de connaissances, Martin veut réussir et être reconnu pour son travail. La désillusion le touche quand il comprend que la doctrine sur laquelle il a construit sa démarche d'apprentissage se heurte à une bourgeoisie qui lui accorde de la reconnaissance pour la frénésie qu’il génère plus que son oeuvre.
L'obsession du travail accompli de Martin résonne dans nos têtes…
Work perfomed