le 15 janv. 2014
Yourcenar l'Impératrice
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Tu aimes les livres sur les gladiateurs? Si oui tu vas être déçu, ils sont à peine évoqués ici. De manière plus générale, s'intéresser à l'antiquité n'est pas une condition sine qua non pour plonger dans cette histoire, je le précise pour convaincre d'éventuels hésitants, même si cette phrase était aussi un prétexte pour caser une locution latine.
Le bouquin donc. Je l'ai trouvé tout à fait à la hauteur de sa réputation, c'est à dire superbement écrit. Le langage est érudit car c'est un empereur qui nous parle, pas le grouillot chargé de lui couper les ongles, mais jamais précieux à l'excès. Yourcenar trouve tout simplement la voix juste, emplie de sagesse et de recul, pour ce souverain au crépuscule de sa vie. C'est fluide, élégant, et les passages à tomber se succèdent régulièrement.
Hadrien a régné sur des frontières très étendues, tout en étant un grand passionné d'arts, de philosophie et d'hellenisme. Rome, empereur ouvert. En est restée une réputation d'humaniste, qui a certes envoyé ses troupes dérouiller quelques contrées et fait assassiner une poignée d'opposants, mais qu'on ne mettra pas dans le même sac que les affreux, sales et méchants Néron ou Caligula.
Toutes ces facettes d'un homme complexe sont ainsi finement entrelacées dans ce récit confession écrit à la première personne. D'où un voyageur tripadviser qui vous parlera des hivers en Dacie, des grands ciels étoilés de Syrie, de l'architecture égyptienne ou des paysages grecs. D'où les réflexions sur le temps et l'oeuvre des hommes, les cultures et les croyances, la stratégie militaire et politique. Sans oublier sa grande histoire d'amour atypique.
L'empereur autant que l'homme donc, pour s'interroger sur qui l'on est vraiment, au delà des étiquettes et des apparences, et sur la trace que l'on laissera auprès des autres. Avec un sens de l'universel dans le propos, car ces réflexions d'un puissant chef antique se révèlent le plus souvent justes transposées dans nos vies d'anonymes du XXIème siècle.
Et comme dirait le roi Loth : "Odi panem quid meliora. Ça veut rien dire, mais je trouve que ça boucle bien".
Créée
le 27 août 2013
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