Je venais de finir un livre passionnant dont l'intrigue reposait essentiellement sur une enquête. Je voulais alors continuer de solliciter mon âme de détective du dimanche, c'est pourquoi mon choix littéraire s'est porté sur l'ouvrage d'Alexander McCall Smith. De plus, la couverture colorée me plaisait et pouvait peut-être venir égailler la grisaille de ce mois d’août.
Je fais la connaissance de Mma Ramotswe que l'on me présente dans sa quasi globalité, de son enfance à nos jours. Une femme généreuse, forte et indépendante, téméraire, culottée et qui n'a pas froid aux yeux. C'est une jeune femme entourée, appréciée et sérieuse. Jusque là tout va bien...
Cependant, elle s'avère être tiraillée entre la modernité qui, doucement, façonne l'Afrique et les valeurs traditionnelles de son enfance. Aussi, elle se veut devenir une femme moderne par son célibat assumé que la vie lui a finalement peut-être imposé. Mma Ramotswe a connu un mariage difficile et humiliant avec un homme volage et brutal. De fait, notre héroïne conserve un gout amer de l'amour conjugal mettant, dans un premier temps, tous les hommes dans le même panier, comme d'affreux machos infidèles à la vision archaïque. L'unique homme de sa vie n'est-il pas son propre père ? Le seul homme respectable.
Mais à de nombreuses reprises la détective avoue être parfois nostalgique de l'époque où l'Afrique possédait sa propre identité, ses propres racines et ses propres valeurs; une Afrique non gouvernée par les américains. De plus, elle se voit à la fois être quelque peu moralisatrice lorsqu'il s'agit de drogue (incarnation, entre autres, du monde moderne) et intransigeante avec la sorcellerie et les rites purement Africains.
Par conséquent, nous déambulons entre tout ces bouleversements politiques et sociétaux mais de manière extrêmement sommaire... Et la limite de ce livre repose sur ce fait.
Chaque élément n'est traité que superficiellement. Une évocation politique par là, une allusion à un événement sociétal par ci... De même, les enquêtes ne sont pas très excitantes car elles retombent systématiquement, comme un soufflet. Il est question de maris infidèles, de voitures volées et puis à un moment arrive un début d'intrigue un peu plus importante... Un enlèvement d'enfance et une histoire d'os humain retrouvé dans la voiture d'une personnalité très influente. Je me dis, le livre commence, enfin ! Il n'en est rien, ce mystère ne sera résolu qu'à l'avant dernier chapitre et ce en trois / quatre pages.
Pour conclure, "Mma Ramotswe détective" est un livre de pur divertissement (c'est par ailleurs ce qui explique, à mon sens, son aspect superficiel). Il n'est pas désagréable à lire mais n'est pas pour autant incontournable. Il n'est pas mal écrit mais manque cruellement d'épaisseur et les sketchs de profondeur; cela aurait rendu la lecture plus captivante avec plus d'intensité.