Dans Mon autopsie, l'auteur est au sommet de son art, il n'est pas juste dans la dérision, il est dans l'auto-derision. Et bon sang, le résultat est truculent !
Le sujet du roman, c'est lui et il a décidé de tailler dans le vif, au sens littéral. En effet, il s'avère que Jean-Louis Fournier est mort, ayant fait don de son corps à la science, il est actuellement sur une table d'autopsie et une étudiante en médecine s'apprête à étudier le corps, le coeur et le cerveau. Avec elle, nous allons analyser l'homme.
Des chapitres courts qui s'enchaînent avec une fluidité digne d'un tour de magie. Ce roman se lit d'une traite, sans le vouloir, juste parce qu'on ne peut pas s'arrêter, il se lit tout seul. Un chapitre, un sujet.. Ou presque, à chaque fois mis en lumière par des titres haut en couleur.
L'auteur se raconte et il est loin d'être tendre avec lui-même. Aucune fausse modestie, pas d'humilité mal placée. Il se raconte, travers et défauts en première ligne. Il partage de page en page, un peu de son intime à la fois physique et surtout, suuuurtout émotionnel et intellectuel. Son passé, son présent, ses pensées, ses regrets, ses remords, ses incertitudes, ses faiblesses, ses questionnements sur la vie, sur la mort, sur la religion, sur l'amouuuur, sur la politique, sur la famille, sur l'écriture, sur la séduction, sur la jalousie.
Il nous parle de tout, de rien, sans jamais s'y perdre. Il enrobe le tout d'un éclat de subtilité, une grande dose d'élégance et de grâce. C'est passionnante et pourtant si ordinaire. La force de ce texte ? Sa simplicité. Ce roman, c'est de la poésie ordinaire, la poésie la plus accessible, la plus concrète et la plus douce.
Verdict : Séducteur dans la vie, séducteur dans la mort.. j'ai été complètement séduite dans ma lecture. L'auteur jongle avec les mots, et il est brillant. C'est touchant, émouvant, drôle, surprenant, jubilant et plus encore.