Quand le voyage tourne au plat insipide

Si tu pensais que partir en Corée du Nord allait donner lieu à un récit de voyage palpitant, plein d’observations fines et de découvertes intrigantes, Nouilles froides à Pyongyang de Jean-Luc Coatalem est là pour te rappeler que parfois, même les destinations les plus fascinantes peuvent accoucher d’un récit tiède et sans saveur.

L’idée était pourtant séduisante : un écrivain embarqué dans un voyage organisé au cœur de la dictature la plus fermée du monde. Une occasion rêvée de capturer l’absurde, la paranoïa d’État, le quotidien sous surveillance, la propagande à chaque coin de rue… bref, de donner du relief à un pays où tout est sous contrôle.

Sauf que voilà… au lieu d’un reportage incisif ou d’un récit introspectif puissant, on se retrouve avec un texte qui peine à trouver son ton. L’auteur oscille entre humour désabusé et descriptions trop superficielles, sans jamais vraiment plonger dans l’analyse ni dans l’émotion. Les anecdotes s’enchaînent sans réel fil conducteur, et au final, la Corée du Nord semble aussi lointaine après la lecture qu’avant.

Le vrai problème ? On reste en surface. On sent que Coatalem veut être caustique, qu’il tente de jouer sur le décalage, mais ça manque de mordant et d’impact. On s’attend à une immersion, on se retrouve avec un carnet de notes un peu brouillon, où l’écrivain semble plus fatigué que réellement inspiré.

Bref, Nouilles froides à Pyongyang, c’est un voyage qui aurait pu être fascinant mais qui reste fade, un récit qui tente d’être léger mais qui finit surtout par être anecdotique. Ni tout à fait drôle, ni tout à fait profond, c’est un livre qui, comme son titre l’indique, laisse une impression de plat réchauffé… qu’on oubliera vite.