Ondine, ma petite sorcière par Serge Leonard

Un roman sur les sorcières et la magie. Voilà ce dont on s'attend de ce livre avant d'y pénétrer. Après la lecture de quelques chapitres, nous savons que ce ne sera pas le cas. Un mélange d'eau de rose, d'action et de fantastique, ce bouquin nous démontre rapidement qu'à force de trop vouloir en ajouter on en perd l'intérêt du lecteur.

Appréciation graphique et matérielle (3 / 10)

J'ai entre les mains la version de poche publiée par « Presses Pocket » en 1976 qui contient 315 pages. De prime abord, j'adore les vieux bouquins, leurs odeurs, leurs aspects qui dénotent leur vécu. Évidemment, je ne peux inclure ceci dans une critique, je dois faire abstraction de ces détails et n'émettre une opinion que sur l'esthétisme original.

Le visuel de couverture n'a rien de vraiment explicite. Une jolie dame qui semble ne revêtir qu'une serviette autour de la taille n'a pratiquement rien à voir avec le roman. En effet, en aucun moment dans le récit l'héroïne ne se retrouve dans cette situation. Ce qui démontre le besoin d'attirer l'attention des futurs lecteurs par une image attrayante, tout bêtement.

Le quatrième de couverture est moyen. En dépit que la trame de l'histoire y soit assez correctement racontée, beaucoup de facettes y sont manquantes. Tout l'aspect « action » et le côté eau de rose n'y sont pas. Sans être poussé à l'extrême, ce résumé n'est tout simplement ni bien ni mauvais.

Évidemment, il s'agit d'un format de poche. J'aime assez, car nous permettant de trimbaler le livre un peu partout, il n'est pas encombrant. Par contre, un bon vieux bouquin « hard-cover » est préférable pour la beauté d'une bibliothèque à mon avis.

Appréciation trame et personnages (4 / 10)

Plus on avance dans les chapitres et plus on décroche. C'est malheureux, car l'histoire est relativement captivante. Le fait qu'il y réside beaucoup de personnages aux noms allemands nous complique un peu la tâche. L'auteur réussit tout de même à nous rappeler qui ils sont et au bon moment.

Ondine, dont son père tombe malade assez tôt dans la lecture, est prise pour une sorcière. Les habitants de l'île dans laquelle elle grandit la pourchassent et elle doit se sauver. Tout au long du roman, elle s'enfuit et se réfugie chez des gens qui veulent bien l'aider, mais ne cesse de se faire juger et rejeter... Jusqu'à la fin, évidemment. C'est là le côté que je qualifierai de « chicklix ». Le beau petit dénouement joyeux « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » ne me plaît pas du tout.

Le méchant, car oui, il en faut un, se nomme : « Jakobus Schwenzen », un magicien qui cherche par tous les moyens de mettre des bâtons dans les roues à notre héroïne. Un malfaisant, qui veut être mauvais, sans réel motif vraiment valable. Il harcèle, vole, tente de tuer, manigance, corrompe et manipule. Vous voyez le genre? Rien de plus classique. Il ne semble n'avoir aucun état d'âme, ce qui est strictement un cliché beaucoup trop utilisé dans les romans. Tout être humain n'a t'il pas de sentiments? Pourquoi est-il aussi méchant? Nous ne le saurons jamais.

Appréciation dénouement (3 / 10)

C'est, en définitive, à ce moment que le bât blesse. Tout au long du récit, il y a beaucoup trop de péripéties pour en arriver à une fin aussi simple. Tentant de nous tenir en haleine, la chute est trop fade et prévisible pour s'y laisser entraîner. Vers l'avant-dernier chapitre, il nous est facile d'imaginer la suite, nul besoin de continuer de lire. À n'en pas douter, j'ai tout terminé, mais c'était une perte de temps. Quand c'est trop évident, c'est frustrant.

Conclusion

L'histoire se lit plutôt bien et après quelques chapitres, on se laisse emporter. On décroche par contre dans la deuxième moitié du livre, lorsque le tout est bourré d'actions et d'intrigues trop évidentes pour nous tenir en haleine. Le méchant est de plus en plus mauvais et l'héroïne de plus en plus attachante. Rien d'original.

Un roman trop riche en complexité pour une finalité trop banale. Ne perdez pas votre temps, il y a beaucoup d'autres belles choses à lire avant de vous attarder à celui-ci. Amateurs de fantastique? Vous serez déçu. Si vous aimez les bouquins romantiques avec une finale joyeuse, mais évidente, peut-être apprécierez-vous un peu.
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le 3 juil. 2011

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Serge Leonard

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