Par-delà les Grands Bois - Chroniques du bout du monde, tome 1 par naturalyoghurt

Destinés avant tout aux enfants et aux jeunes adolescents, cette première partie des Chroniques du bout du monde remplit tout à fait sa mission. Un voyage dans le merveilleux, aux côtés d'un anti-héros attachant. On est loin des histoires habituelles, qui font intervenir fées, lutins, elfes et dragons. Pas de ça ici, mais avant tout des trolls des bois, des pirates du ciel, et autres créatures entièrement originales, la plupart du temps inhospitalières et hostiles au jeune héros. Des créatures que Chris Riddell illustre remarquablement. Et c'est entre autres ce qui fait l'originalité des Chroniques du bout du monde. L'histoire a été écrite par les deux hommes, Paul Stewart et Chris Riddell, qui en inventent ensemble chaque détails Tout au long du roman, les illustrations accompagnent le lecteur, sans pour autant l'infantiliser. Je me rappelle avoir profité de ces dessins, très riches et précis, qui nous propulsent dans le récit, nous proposent une vision peut-être même plus originale que ce qui nous serait donné d'imaginer. Tout, des lieux aux personnages, semble sorti de nulle part.
Alors certes, le style n'a rien de remarquable. Mais l'imaginaire qui englobe ces livres l'est. Par le terme même de "chronique", le lecteur sait d'ores et déjà qu'il s'apprête à se plonger dans une autre réalité, un monde totalement merveilleux. Pas un de nos contes, non, mais un récit qui se veut faire les "chroniques du bout du monde", recueil d'aventures bien lointaines et qui auraient pu exister, quelque part, en un temps. A ce "bout du monde" imprécis et vague, viennent s'opposer les nombreux détails livrés par l'histoire. On ne sait pas où l'on est, mais on y est, et on est prêt à tout accepter. A un âge où l'on s'éloigne de l'enfance, la lecture des Chroniques du bout du monde nous replace dans cet univers qui, s'il est merveilleux, n'a rien de rassurant. C'est un excellent départ. Plus petite, je les ais dévorés, les uns après les autres, avant de les relire inlassablement. Je n'ai pas reéssayé depuis, mais je n'en doute pas: si je recommençais, je m'apercevrais sûrement qu' ils ont peu perdu de leur attrait.