Poids : 1,050 kilo
Longueur : 24 cm
Largeur : 15 cm
Epaisseur : 5 cm
Nombre de pages : 756


Vous l'aurez compris, "Pavillons lointains", dans son édition originale de 1980 par Albin Michel, est une brique, un pavé, une somme, le genre de bouquin qui casse les poignets et qu'il faut lire rehaussé sur un coussin posé sur les genoux. Le genre de bouquin qui vous fait comprendre qu'une liseuse a finalement quelques bons côtés... Voilà pour la forme, vous ne m'en voudrez pas mais après plusieurs semaines de douleurs musculaires, je ne pouvais vous épargner ce paragraphe.


Mais "Pavillons lointains" ne casse pas que les poignets, il casse aussi la baraque. "Pavillons lointains" de M. M. Kaye est un des plus grands best-sellers d'outre-Manche et son absence dans le classement BBC des meilleurs livres interpelle tant les Anglais adulent véritablement ce roman-fleuve, à la fois grand roman historique, superbe histoire d'amour et incroyable voyage ethnographique au cœur de l'Empire colonial britannique. Les aventures de Ash et de Juli sont dignes des plus grandes sagas littéraires et on plonge avec délices aussi bien dans les descriptions que dans les dialogues de leur épopée.


Fascinante et inquiétante Inde. Mal connue des Européens, fantasmée et redoutée, elle est terre de mythes et de traditions. Au fil des siècles, Musulmans et Hindous ont façonné sa culture, ses rites, sa civilisation dans un équilibre fragile que les "habits rouges" de la Compagnie des Indes et de l'armée britannique sont venu bouleverser deux cent ans durant.


"Pavillons lointains" n'est pas le premier roman que je lis dont l'action se situe intégralement en Inde et, sans jamais y avoir mis les pieds, ce pays-continent commence à m'être quelque peu familier, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Je dois l'avouer, l'Inde d'hier comme d'aujourd'hui me terrorise et ce n'est pas ce roman qui apaisera ce sentiment tant il me confirme qu'en Inde la vie humaine n'a pas d'importance.


"Pavillons lointains" est une très belle découverte que je me promettais depuis longtemps. Parfums et odeurs, bruits et musiques, soieries et cuisine exotique, chaque page dépayse. Toutefois, de mon point de vue, le roman pêche par sa dernière partie, représentant à peu près 1/5 du récit. L'auteure est née en Inde ; fille et petite-fille d'officiers anglais, sa connaissance pointue de l'histoire militaire indienne, son attachement à son pays natal, son écartèlement entre deux sociétés et deux identités, et enfin sa volonté de rendre hommage aux Guides, régiment d'élite auquel est consacré "Pavillons lointains", l'ont incitée à faire de ce grand roman un hommage vibrant à ce corps de soldats remarquables, notamment dans leur dévouement à leur reine et à leur devoir. La scène finale qui constitue l'apothéose et le dénouement du récit est d'une minutie digne d'un reporter de guerre, ce qui impacte considérablement le rythme auquel le lecteur s'était habitué au cours des six cent premières pages. Le huis-clos de Kaboul, particulièrement violent et anxiogène, aura bien failli avoir raison de mon endurance, même si je ne regrette nullement d'être aller jusqu'au bout du voyage...

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le 23 déc. 2020

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Gwen21

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