Penser pour rien, littérature et monomanie

Fiche technique

Auteur :

Nathalie Barberger
Date de publication (pays d'origine) : Parution France : décembre 2007

Éditeur :

Presses Universitaires du Septentrion
ISBN : 9782757400128

Résumé : On pourrait aisément imaginer un Traité du savoir penser comme il existe des Traités de savoir-vivre. L'auteur de ce livre a choisi d'explorer les mauvaises manières de la pensée que la littérature, généreusement, accueille : penser à des riens, penser sans produire de pensées, pensée qui s'affole de la multiplicité des possibles et qui bute sur des contradictions insurmontables, et même mauvaises pensées que l'écrivain s'acharne à penser cependant.Au philosophe qui enchaîne des idées claires en une démonstration efficace, ce livre substitue, entre rire et pathologie, un portrait de l'écrivain en monomaniaque titubant, hanté par l'incorrigible manie de penser.Nathalie Barberger est maître de conférences en littérature française à l'Université de Lille 3. Elle est notamment l'auteur de Michel Leiris, l'écriture du deuil, et Le Réel de traviole, publiés aux Presses Universitaires du SeptentrionExtrait du livre :«Socrate, celui qui n'écrit pas». ÿ la célèbre formule de Nietzsche, Heidegger répond par ce texte révélateur :Socrate, sa vie durant et jusque dans sa mort n'a rien fait d'autre que de se tenir dans le mouvement de ce vent, c'est pourquoi il est le plus pur penseur d'Occident, c'est pourquoi aussi il n'a rien écrit. Car qui commence à écrire ou sortir de la pensée doit infailliblement ressembler à ces hommes qui se ré­fugient à l'abri du vent lorsqu'il souffle trop fort. [] La pensée entra en littérature.«La pensée entra en littérature». Tout commencerait par l'étrange passé simple d'un événement originel - sur le mode du péché qui décida de tout -, celui d'une «sortie» hors de la pensée pure - le logos venteux, voire tempétueux -, celui d'une entrée dans le havre réconfortant des signes écrits. Et aussitôt commence la littérature, tel l'exercice de ces ?