Bon, je ne sais pas trop quoi penser de ce brave Adam Nevill.
Il s’agit à coup sûr d’un auteur intéressant : il multiplie les romans horrifiques d’apparence classique en les revisitant à sa sauce. Qu’on explore l’horreur sectaire ou ici la maison hantée, on finit à chaque fois le roman en pensant au caractère peu commun de ce qu’on vient de lire. C’est généralement bien écrit, parvenant à instiller l’effroi et bien plus encore le malaise sans grand effort. Et pourtant, difficile de vraiment sortir exalté de ces lectures. Plus difficile encore de décortiquer l’œuvre pour trouver le point bloquant à tous ces livres.
En y ayant un peu plus réfléchi que pour les autres romans, je m’aperçois que généralement, la structure narrative ne tient pas. C’est bien écrit et l’intrigue est généralement bonne, mais c’est mal fichu dans la forme. C’est encore plus frappant ici.
Dans « Personne ne sort d’ici vivant », nous allons suivre Stephanie, en grande difficulté financière, qui emménage dans un immeuble appartenant au piteux Knacker, individu con comme ses pieds mais qu’on sent rapidement malfaisant. Elle va se rendre compte, rapidement, que de nombreuses apparitions viennent hanter ses nuits et la tourmenter. Chemin faisant, elle va faire lumière sur l’abominable historique de la maison…
Encore une fois, cela peut sembler classique et ce, jusqu’à la moitié du roman. Cela bascule ensuite dans quelque chose de plutôt inédit et une horreur très « personnelle ».
Mais qu’il est difficile d’atteindre cette deuxième partie de roman ! Il faudra avant vous taper deux cents pages de cette brave Stéphanie, qui ne manquera pas d’inspirer une vraie pitié au lecteur, qui n’arrive pas à dormir, pleure, crie parce que des fantômes viennent lui murmurer des messages incompréhensibles à l’oreille ou tranquillement s’allonger sur sa couche. Et c’est interminable. Chaque chapitre se ressemble : en fonction de votre rythme de lecture, vous pourrez avoir la désagréable sensation de lire encore et toujours le même texte.
Et franchement, c’est pas bon dans le résultat final. Parce qu’on arrive à la moitié du roman blasé, un peu dégoûté du bazar, et ce malgré l’émergence d’un vrai surnaturel et de tentatives d’explications qui se seraient voulues salvatrices. J’ai réussi à raviver un tant soit peu la flamme et me motiver à lire cette seconde partie, mais il n’aurait pas fallu trente pages de plus.
Bref, pas super et bref, quel dommage !