On s'en moque de tes douleurs César

Je dois dire que j'ai été passablement déçue par ce livre.
Je ne connaissais absolument pas l'auteur, aussi mes critères de sélection étaient assez pauvres: une image de couverture très belle (qui n'est pas celle proposée par sens critique, mais la couverture du livre de poche qui montre la peinture d'un homme et d'une femme enlacés dans le bleu de la mer) et un titre qui illustrait parfaitement ladite couverture. J'ai eu envie de découvrir l'histoire de cet homme et de cette femme. D'autant plus que le livre était affiché en tant que coup de cœur dans la librairie ou je l'ai acheté.


Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais. A quelque chose de subtil et de profond j'imagine. De sensible surtout. Pas à cet amoncellement de clichés et de platitudes. Pas à cette lourdeur ambiante qui fait qu'on n'arrive à rentrer en empathie avec personne, que ce soit le narrateur ou Paz. Ils sont tous les deux, à tour de rôle et parfois simultanément, insupportables d’égoïsme, de connerie, de naïveté, d'immaturité surtout. Le narrateur est d'une incroyable immaturité, cela m'a fait lever les yeux au ciel plusieurs fois. Quand il pense parler d'amour, il n'arrive à s'épancher que sur le corps des femmes, le corps du bellâtre, le corps tout court. Une chose étonnante: comment une femme comme Paz, telle qu'elle nous est présentée, a pu tomber amoureuse et rester avec un type pareil? Voilà pour moi le premier problème. Je n'ai pas cru à leur couple en carton. Ma partie préférée a été la fin, quand le narrateur part sur les traces de sa femme imaginaire (car il ne la connaissait pas mais la fantasmait, affichant par là même sa profonde méconnaissance de la gente féminine, contrairement à ce qu'il a cherché à nous faire croire). Mais là encore on se moque des douleurs de César. On est intéressé par la mer, le désert, l'atelier minimaliste, le soleil, pourquoi pas. Mais on se fout royalement de ses douleurs autocentrées (je veux garder pour moi tout seul une femme qui n'est pas heureuse avec moi, elle m'a échappée, je lui en veux, oui je lui en veux, elle n'avait qu'à rester avec moi pour toujours. Je me rapproche de la manageuse de l’hôtel car la vie triomphe toujours de la mort. Au secours!) On se dit même qu'il l'a bien mérité. Non mais il croyait quoi, qu'une fille de 23 ans allait s'encrouter avec lui pour former le petit couple parfait ? Cet écart d'age m'a énervé, comme les réflexions sur l'Europe qui s'effondre, mais qui reste un havre de paix et le reste du monde qui explose (dans tous les sens du terme). Tout cela manque quand même au plus haut point de subtilité et de finesse. C'est même risible. Tout ce que les jérémiades du narrateur suscitaient en moi c'était quelque chose comme: "mais quel con". Et quelle imbécile aussi cette Paz qui pense qu "on étouffe en Europe, que la vitalité est ailleurs". Ils son aussi puérils l'un que l'autre. Je n'ai pas été émue par leurs questionnements, vides et creux. On n'y croit pas. Je n'y ai pas cru.
Alors j'ai lu le livre jusqu’au bout, car l'écriture est quand même fluide, bien que lisse. Ce n'est pas mal écrit mais ce n'est pas bien écrit non plus. Et puis j'avais quand même envie de savoir ce qu'il était arrivé à Paz mais il a fallu attendre la toute fin du livre pour que quelque chose se mette en branle.
Le tout est assez convenu, avec une fadeur un peu lourde.

Romanesque
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le 29 nov. 2020

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