"Pour naître le Portugal. Pour mourir, le monde."

Cette citation ouvre ce grand roman d'aventures de 400 pages qui fait voyager dans l'empire colonial portugais en déliquescence face à l'essor des Hollandais et des Anglais. Yan Lespoux raconte les histoires oubliées des petites mains qui ont œuvré à l'Histoire ou qui étaient laissées de côté.

Plus exactement, nous suivons un soldat portugais mal embarqué dans ses aventures en Inde, une jeune femme rêvant de grandeur bloquée parmi les détrousseurs d'épaves du Médoc et un Brésilien s'engageant dans la marine portugaise avec son ami "indien" Tupinamba.


Avant même de commencer la lecture, on note que l'objet-livre est magnifique, bravo aux éditions Agullo ! La scène d'introduction dans l'oeil du survivant à un naufrage voyant arriver les costejaires captive et nous emporte dans les dunes du Médoc. Puis, nous voici partis pour 250 pages de flashback remplis d'aventures, avant de retrouver Fernando Texeira aux prises avec ses ennemis.

Hélas, c'est là que Pour mourir, le monde déçoit.

Les 3/4 du livre nous font voyager à travers les 7 mers auprès de personnages attachants et bigarrés aux aspirations souvent trop grandes pour eux. L'écriture est prenante, les points de vue variés, et hormis quelques expressions un peu trop convenues et littéraires, le roman est une réussite. Puis le dernier quart, censé réunir ces destins croisés nous laisse un peu sur notre faim, avec un dénouement trop rapide et pas assez maîtrisé.

Ce n'est pas mauvais, mais c'est frustrant.

Est-ce une raison suffisante pour ne pas lire le livre ? Certainement pas. Les marins des empires et même les détrousseurs de cadavres de bateaux méritaient d'avoir leur place dans la littérature. C'est chose faite grâce à Yan Lespoux. Un auteur à suivre après ce premier roman historique !

BarbeDePlexiglas
7

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Créée

le 17 mars 2024

Modifiée

le 17 mars 2024

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