Pour faire court j’ai apprécié ma lecture de manière globale. Le gros point fort étant pour moi les personnages bien écrits, très nuancés et profondément humains, que ce soit pour les principaux comme les secondaires. Pour certains comme Ferro, Glotka ou Logen, j’ai accroché tout de suite, pour d’autre comme Jezal j’ai mis un peu plus de temps (nécessaire au final). Mention spéciale au crew de Logen, totalement badass avec chacun un blaze qui envoie sévère. L’univers est bien posé, bien que trop peu exploité selon moi (les trois quarts du roman se passent à Adua).
En revanche, le point noir du roman c’est son rythme pour moi, au final après ces 700 pages on a l’impression d’avoir lu qqch… tout en ayant l’impression du contraire, l’intrigue n’a pas vraiment avancé, j’ai plus eu l’impression de lire un (très) long prologue. Ajouté à ça certains passages vraiment pas intéressants (l’enquête de Glotka sur les marchands, la liaison Jezal/Ardee…), mon rythme de lecture chaotique n’a pas beaucoup aidé aussi. Les descriptions sont parfois maladroites et juste là pour remplir le quota quoi, à l’inverse les scènes d’action sont très bien écrites, très visuelles (surtout la grosse baston de fin de tome). La structure est proche d’un Trône de Fer : diverses intrigues qui n’ont rien à voir au départ et qui s’entremêlent par la suite avec un point de vue par chapitre en général. Le roman commence vraiment à se démarquer dans son dernier tiers, ce qui est un peu frustrant.
L’humour noir est présent mais moins subtil ou mordant que ce à quoi je m’attendais (Glen Cook est meilleur dessus je trouve). Le scénario semble des plus classiques, un empire mal en point, les barbares du Nord qui s’unissent, les méchants du désert sortent les crocs, une quête pour sauver le monde tout ça avec un mystérieux artefact au centre… mais avec certains questionnements qui n’ôtent pas tout intérêt à l’intrigue (tout ce qui concerne Kanedias, Juvens, Bayaz et sa clique).
Bon du coup je dirais un mauvais premier tome surtout dans sa construction, mais si on tient compte du fait que c’est un premier roman, on peut pardonner, surtout qu’il donne envie de lire la suite et c’est ce qui importe au final.