Bonjour.
Présenter la vie d'une femme, depuis son enfance jusque dans l'âge adulte, en parallèle avec la vie des bêtes sauvages en zoos et réserves qu'on a insérées dans la communauté des humains (on n'ose plus parler de la communauté "des hommes"), jusque dans les élevages menés aux abattoirs, voilà une idée intéressante.
Le système alternatif de la narration de différences et de ressemblances entre ces deux points de vue de l'animal et de l'humain est d'abord un peu raide, mais, tout comme les animaux derrière leur système exigu de cages, portes et barreaux, on finit par s'y adapter. Tout comme l'enfant grandissant s'adapte aux conditions de plus en plus étroites et exigeantes à la fois d'un corps et d'un statu changeants menant à celui de l'adulte ainsi formaté. À chacun sa cage et ses rêves d'évasion.
En même temps que la croissance de l'être humain, en tant qu'individu comme en tant qu'espèce dominante fascinée par l'animal, on assiste à la sanctuarisation des espèces dans des espaces de plus en plus réduits et inaccessibles au genre humain. Il faut bien "sauver la planète" de nos ingérences omniprésentes.
Cette dissection de l'état animal actuel en parallèle avec celle de nos croissance et sociabilisation individuelles ne manque pas d'intérêt.
D'autant que se dégage peu à peu un constat sans équivoque : la croissance humaine est proportionnelle à la décroissance de la population animale sauvage.
Mais le propos de l'ouvrage, c'est ce parallèle entre la maturation de la personnalité tout au long d'une vie humaine, et celle du vivant qui n'en finit pas à l'abattoir, mais dans les assiettes, après et seulement après avoir rassi pour être débitée, meilleure ou simplement mangeable à son point gastronomique optimum.
Le processus, s'il peut sembler surprenant, est assez efficace et se lit de mieux en mieux au fur et à mesure qu'avance la lecture. Pour quelle vérité ? La vôtre, la mienne, chacun la sienne. La question, c'est justement de se la poser et de la vivre/lire pour y trouver les réponses. L'une d'elle étant certainement "Carpe diem", sans trop s'étonner de ne pas pouvoir tout maîtriser.
"Où vont les rennes après noël ?" Question plus philosophique qu'il n'y paraît.
Bonne lecture.