Roman agréable, mais, mais, mais...

Nicolas Texier creuse à nouveau le sillon de sa relecture / réécriture de la mythologie grecque qu'il avait entamé avec Les Ménades (sorti en 2021).

Cette fois-ci, l'action se déroule en Locride, près de la cité d'Oponte, autour de la figure du roi Ménœtios (le papa de Patrocle, mort lors du siège d'Ilion) et de sa succession, étant donné qu'il est à l'article de la mort.

Alors que la troupe du roi retourne dans sa cité, ils rencontrent une troupe de bateleurs, constituée principalement de "freaks", dont le chef de troupe s'avère être un sosie du roi. Commence alors une forme d'arnaque où le sosie, tel un Kagemusha antique, va servir de doublure (le fameux reflet du roi mourant) le temps d'établir la succession de Ménœtios au profit de son fils adoptif et au détriment de son fils légitime.

Je ne vais pas m'attarder sur l'intrigue outre mesure (vous lirez le roman ou pas), mais ce qui fait une des forces du roman, c'est surtout cette fameuse troupe de bateleurs, qui constitue le centre du récit, bien plus en réalité que le roi Ménœtios et sa succession. Si tous les membres de la troupe ne sont pas caractérisé, c'est pourtant bien chez eux que se trouvent les personnages principaux du récit, que l'on suit essentiellement à travers leurs yeux.

La relecture des événements de la guerre de Troie, du passage des royautés achéennes aux cités grecques et des éléments mythologiques est très bien vu et utilisée, et le tout est plutôt bien écrit et plaisant à lire (certains dialogues sont même savoureux). On pourrait se demander pourquoi je gratifie ce livre d'un modeste 6/10 finalement.

Et bien le problème, c'est que malgré cela, le roman peine à convaincre pleinement. En effet, le roman possède une double intrigue, dont la deuxième met du temps à émerger et supplante peu à peu l'intrigue initiale. Sauf que j'ai trouvé l'équilibre entre les deux bancal, avec un vrai problème de rythme. Et le petit plus qui m'a vraiment agacé (parce que bon, le rythme mal dosé, c'est pas non plus insurmontable pour le coup), c'est le nombre de coquilles du texte qui est vraiment, mais vraiment pénible. Il y en a partout !

Au final, le texte n'est pas mauvais, il est même plaisant dans l'ensemble, mais il reste un ton en-dessous par rapport aux Ménades et est vraiment grevé par les coquilles.

C'est dommage, et aurait pu être corrigé par un travail de relecture sérieux.