Ce roman est plein de fraicheur. Il baigne de la beauté des paysages et de la simplicité des paysans qui les habitent, de leurs goûts et habitudes. Il fait prendre du recul sur les nôtres, nous urbains du début du XXIème siècle, ce qui ne peut pas faire de mal, surtout à moi ultra-urbain.
Ce livre, qui ne m'avait absolument pas "parlé", la première fois que je j'ai lu, en début d'adolescence, au commencement des années 1990, me fait aujourd'hui écho au joli film Les Enfants du marais. S'il me semble assez beau et un peu suranné, je l'apprécie sans adorer. La rudesse de "ces gens-là", pour parler comme Jacques Brel, est toujours sincère, souvent sensible, pas toujours fine, et l'action est un peu languide, lente ; mais aussi est-ce un appel, que j'ai bien noté, à apprécier la nature, à la savourer, avec le temps nécessaire à cela. Il est donc loin d'être aussi vain que je l'avais perçu, de manière assez maladroite, à ma première lecture. Il mérite d'être médité, bien qu'il manque d'un zeste de romanesque, à mon goût, ce que Jean Giono sait retranscrire.