À la poursuite d'un ancien mafieux en cavale, San-Antonio nous plonge dans une Venise bien loin de la carte postale touristique, où les gondoles croisent au son des mitraillettes. Pour raconter cette histoire de truand en fauteuil roulant et de contenu mystérieux d'un coffre-fort verrouillé, l'auteur déploie une énergie certaine. Les dialogues fusent, les situations décalées s'enchaînent, et l'humour, souvent grivois, ne manque pas de piquant. L'intrigue, bien que dynamique, flirte parfois avec le grotesque, et certains rebondissements semblent plus tirés par les cheveux que véritablement surprenants, à l'image de cette scène invraisemblable de noyade en mer Baltique qui défie toute logique.
Malheureusement, ce qui ressort de ce tourbillon d'aventures rocambolesque, plus que son style argotique et truculent, c'est la décomplexion gênante avec laquelle l'auteur affiche son homophobie. On ressort de cette lecture à la fois diverti par le rythme effréné du récit, mais aussi troublé par les relents discriminatoires qui, eux, ne font pas sourire.
Touchez mon blog, Monseigneur...