Après avoir été séduite par la série des Tony Hill & Carol Jordan puis par les autres romans de Val McDermid, l’heure était venu de s’intéresser à ses tous premiers écrits. A la série des Lindsay Gordon. Après plusieurs années à tenter de les trouver, ça y est, j’ai pus enfin les commencer.


Lire le tout premier bébé d’un romancier que l’on adore depuis longtemps à toujours quelque chose d’un peu émouvant et d’un peu risqué. La plume sera-t-elle déjà au niveau ? L’esprit déjà aussi développé ? L’histoire aussi passionnante que celles auxquelles nous sommes accoutumées ?


Sans aller jusqu’à dire que le talent de McDermid n’a pas évolué d’un iota depuis trente ans, force est d’admettre que ce premier roman de l’auteure était déjà très bon, précurseur des excellents romans à venir.


Avec Report for Murder, elle présente les ingrédients principaux de ses histoires. Dans ce premier roman policier, l’enquête est menée par une journaliste freelance, lesbienne et féministe. Cela vous rappelle quelque chose ? Suivez mon regard du côté de l’image que nous pouvons avoir de l’auteure.


Déjà McDermid nous offre un panel de personnages attachants, têtus et déjà non manichéens. Nul super-héros ici, nul personnages s’oubliant totalement pour le bien général. Lindsay Gordon met du temps avant de percevoir la gravité de la situation. L’une de ses plus chères amies est accusée de meurtre et elle doit, avec une amie commune, tout faire pour la libérer de prison. Ce n’est pas un jeu, pas un passe-temps. Mais la vie ne s’arête pas là. Et contrairement à un Hercule Poirot ou à un Sherlock Holmes, Lindsay en a une, de vie. Le boulot ? On peut toujours s’arranger. Le logement ? On peut toujours s’arranger. Le sentiments ? Avec ceux là, difficile de tricher bien longtemps. Valsant avec son idylle naissante avec Cordélia et leur enquête pour innocenter leur amie, Lindsay fait preuve d’humanité et de combativité.
Comme le montrer McDermid dans ses romans suivant, elle n’a pas peur de mettre ses personnages dans l’embarras. Avancer, reculer, se tromper, suivre son instinct, ce sont des choses normales dans la vie de tous les jours tout comme dans la vie d’une journaliste ou d’enquêteur et McDermid ne sombre pas dans la facilité en semant des indices tout au long de la route du duo de détectives.


Alors certes, on pourrait reprocher au livre quelques petites facilités. Ce petit quelque chose qui traine dans le coin du cerveau d’un personnage et ressurgit comme par magie en plein milieu du livre, astuce utilisée par McDermid afin de permettre à sa journaliste d’avancer une fois ses interrogatoire menés et la situation presque désespérée est un peu dommage. Remarquez que l’on sent le coup venir puisqu’il est annoncé à plusieurs reprises. Lindsay Gordon sait qu’elle sait quelque chose sans savoir quoi. Bon, erreur confessée à moitié pardonnée. Au moins on ne nous fait pas le coup du « plop » qui surgit sans prévenir.


Du coté de l’enquête en elle même, on sent bien que les choses pourraient être mieux tournées. Interrogatoires de toutes les personnes susceptibles d’être impliquées, collectes d’alibis, de mobiles possibles, d’opportunités, c’est bien, mais un peu simple. On a un peu l’impression que l’inspecteur Dart est le couillon qu’il ne veut pas paraître, incapable de faire le job convenablement lui même.


Ceci dit, nous avons avec Report For Murder les premiers pas d’une auteure formidable dans la littérature. Déçue ? Pas le moins du monde. McDermid avait déjà du talent lorsqu’elle a sortit son livre en 1987. Il s’est épanouie, affiné, il a éclos au grand jour et l’auteure à sût s’améliorer avec le temps, mais les bases étaient déjà bel et bien là et la série des Lindsay Gordon s’annoncent sous de auspices plutôt prometteurs. Les fans inconditionnels de l’auteur apprécieront certainement ses premiers pas et ceux qui ne la connaissent pas ou peu devraient découvrir une grande plume en devenir.

Gaby_Aisthé
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Thriller - Policier, Ma bibliothèque, 2016 : découvertes littéraires et Ma petite touche perso

Créée

le 16 sept. 2016

Critique lue 195 fois

Gaby Aisthé

Écrit par

Critique lue 195 fois

Du même critique

Jurassic Park
Gaby_Aisthé
9

Critique de Jurassic Park par Gaby Aisthé

Voyons voir... 1993 + 10 = 2003....+10 = 2013. Ce qui nous fait un film de 20 ans et des poussières. Et bim, le coup de vieux en pleine tête ! Lol Ceci dit, si j'ai vieillis depuis mon premier...

le 1 mai 2014

14 j'aime

4

Orgueil & Préjugés & Zombies
Gaby_Aisthé
5

On était pas loin d'avoir un très bon film pourtant...

En découvrant il y a quelques mois que la parodie Pride Prejudice and Zombies allait être portée à l'écran, mon enthousiasme n'eut d'égal que mon impatience de voir ce petit bijoux à venir. Et de...

le 8 mars 2016

13 j'aime

Galaxy Quest
Gaby_Aisthé
8

Critique de Galaxy Quest par Gaby Aisthé

Avant de juger de ma note sur ce film, il y a deux choses à savoir à mon sujet. À l'époque où je l'ai découvert, j'étais raide dingue d'Alan Rickman et assez fan de Sigourney Weaver. À présent, j'ai...

le 1 mai 2014

13 j'aime

3