Pour mettre les choses au clair.

Aujourd'hui, on m'a demandé si avoir lus tous les Twilight sans jamais donner une note plus haute que 2 ne relevait pas de l'hypocrisie.

En vérité, la vraie hypocrisie est que, si je suis allée jusqu'au bout du premier pour me convaincre que ce que j'étais en train de lire était bien aussi terrible que je ne le pensais et ce jusqu'au dernier mot, je n'ai lu que quelques lignes des autres pour m'autoriser à leur donner une note pareil (oui, j'ai des amies qui lisent, voire aiment, Twilight).

En outre, c'est l'oeuvre entière que je note parce-que, outre le style de l'écriture qui est, il faut le dire, à chier et mérite à lui seul un 1/10 (et je vous rassure, il n'évolue pas avec les tomes, et je n'ai pas besoin de scruter 300 pages pour le réaliser), outre le fait que la sensualité et le danger originel qui s'émanait d'un Nosferatu ou d'un Dracula, OU MÊME des vampires de True Blood d'aujourd'hui est ici transformée en mièvrerie de haut niveau, certains des faits racontés et leurs implications, qui sont vite résumés en quelques mots, sont les traces écrites de la nouvelle dimension de la connerie humaine. À travers Twilight, le rapport homme/femme devient celui de protecteur/créature faible sous couvert de relation amoureuse, et d'ailleurs, deux mâles alpha doivent se battre pour la femelle, car elle ne peut pas choisir toute seule, oh bah non. Roh et puis si tu veux être mon amoureuse, il faut qu'on se marie d'abord hein! T'imagines, si on baisait sans que tu aies la bague au doigt!.... Rooooooh...
Bon et puis c'est complètement cool si tu dis rien quand tu sais que je t'espionne quand tu dors, de toutes façons tout le monde sait bien que même si l'homme commence à décider pour sa meuf, et puis qu'il adopte un comportement un peu chelou, à la rigueur un petit coup de poing par-ci par-là hein, eh bien la femme n'a pas son mot.
Le fait que ces bouquins aient eu du succès enfonce le clou bien plus profondément d'ailleurs.
Je rajouterai que, pour arriver à publier et TRADUIRE QUATRE bouquins comme le premier, c'est que la société n'a pas tant évolué que ça.
Bref, je ne suis pas la plus férues des lectrices mais j'ai justement ce qu'on appelle le sens critique, et quand quelque-chose sent mauvais et défend des valeurs auxquelles je m'oppose, je me donne le droit de le noter en conséquence.