J'ai découvert l'autrice avec "Feu". Je découvre "Rome en un jour" : l'étiolement d'un couple qui se serait peut-être formé sur un malentendu (ce qui ne l'a pas empêché d'être heureux pendant un J'ai J'ai découvert l'autrice avec "Feu". Je découvre "Rome en un jour" : l'étiolement d'un couple qui se serait peut-être formé sur un malentendu (ce qui ne l'a pas empêché d'être heureux pendant un temps). La dissonance d'un couple, l'envers d'un décor, ce à quoi parfois on s'est abaissé pour rien, ou pour ne pas être seule, ou pour ne pas renoncer à croire à notre amoncellement d'illusions. Moins saccadé et tripale, "Rome en un jour" est juste mais plus posé que Feu, plus lent dans le délitement.


Elle, Marguerite, n'écoute rien. Elle est à bout, mais ne veut rien lâcher et ce, avec des personnes toxiques pour l'entourer (Paul, Sabine, même le futur ex-chien fait peur). C'est même elle qui les choisit, mais est-ce vraiment des choix ? Nous n'avons pas de réponses. Elle passe son temps à se maquiller et à perdre son maquillage en pleurant silencieusement : elle se salit le visage, elle qui ne supporte pas un brin de saleté, pas même une trace. Et quand elle ne pleure pas, elle explose de colère ou elle est euphorique : elle n'en peut tout simplement plus. Même Michel, qui l'aime et pense savoir ce qui lui faut, fait peur.


Quant à Paul.... c'est un repoussoir. On rencontre ce personnage, avachi dans le canapé, une main plongée dans... et non, mon esprit était mal placé. C'était juste un paquet de gâteaux bien gras, quand Marguerite ne souffre pas une seule trace quelque part. Ce sac si mou auquel s'accroche Marguerite : il est tellement vide qu'elle peut y projeter tous ses rêves. Et lui, sincère une seule fois en près de 200 pages : ce qu'il aime chez elle c'est que tout était simple avant. Comprendre, il se laissait porter tranquillement.


En "face" de ce couple, une kyrielle de personnages stéréotypés pour illustrer ce qu'est la solitude et comment chacun fait illusion. Maria Pourchet croque des instants parfois hilarants bien que cyniques. J'ai oscillé entre rire, consternation, et "non, là quand même...".


En effet, l'autrice construit son récit sur une soirée en alternance dans le récit : l'appartement de Marguerite & Paul (et tout le sordide d'un couple qui parfois nous ressemble) avec une soirée sur une terrasse d'hôtel qui se veut chic, des invités hétéroclites (Marguerite a organisé hors de chez eux une fête surprise pour l'anniversaire de Paul qui déteste ça), qui n'ont rien à se dire et qui sont l'illustration de ce couple dépareillé.


Ce livre est une belle lecture, peu optimiste, mais qui m'a captivée. Et si les personnages sont pour beaucoup caricaturaux, la structure du récit, le style et les évènements ne sont jamais mièvres ni faciles.

Ofelie
8
Écrit par

Créée

le 24 janv. 2022

Critique lue 104 fois

Ofelie

Écrit par

Critique lue 104 fois

Du même critique

La Rose de Versailles
Ofelie
10

Derrière l'histoire...

Ce manga est stupéfiant, d'abord parce que le graphisme est inventif (dont personnages chibis) et tranche avec les mangas précédents issus de Tezuka (qui sont plutôt sur un modèle de cases strictes)...

le 3 janv. 2022

1 j'aime

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit
Ofelie
9

Silence familial

C'est un livre étonnant, où tour à tour nous pénétrons les pensées et les non-dits d'une famille bien sous tout rapport confrontée au meurtre de leur fille adolescente. Les espoirs des parents en...

le 3 janv. 2022

1 j'aime

Rome en un jour
Ofelie
8

Le final d'un délitement amoureux

J'ai découvert l'autrice avec "Feu". Je découvre "Rome en un jour" : l'étiolement d'un couple qui se serait peut-être formé sur un malentendu (ce qui ne l'a pas empêché d'être heureux pendant un J'ai...

le 24 janv. 2022