Salomé et Clara sont cousines, toutes les deux passionnées par le théâtre. Lorsque Salomé propose à Clara de rejoindre sa troupe, qui joue L’annonce faite à Marie, le temps d’un remplacement, Clara ne perçoit pas immédiatement ce piège tendu. Car si le remplacement évolue vers un rôle officiel, la relation entre les deux femmes devient extrêmement tendue. Salomé plagie le moindre commentaire de sa cousine et surtout se plaint autour d’elle de l’attitude odieuse et des préjudices qu’elle subit de la part de Clara. Celle-ci est rapidement mis au ban de sa famille et des autres comédiens, alors que même si elle est la narratrice, il semble bien malgré tout que le personnage toxique, la lèpre sont il est question dans la pièce de Claudel, soit le fait de Salomé.
Si en tant que lecteur on est révolté par ce que dit subir Clara, l’analyse psychologisante qu’en fait l’autrice peut laisser à distance, que ce soit dans l’auto-exploration de sa psyché ou par l’analyse d’une charmante vieille dame sur un banc toulousain. Les mécanismes de la jalousie sont décortiqués et plongent loin dans l’histoire des deux jeunes femmes.
On y rencontre de beaux personnage secondaires, une belle histoire d‘amour s’insinue dans les pages.
Eclosion d’un talent théâtral et d’une maturité qui fera sortir Clara de sa personnalité d’enfant, engluée dans des malentendus ou de véritables traumatismes enfouis, ce roman est une cheminement de rédemption, où le contenu de la pièce jouée par la troupe est une sorte de révélateur.
Un premier roman réussi, et qui réjouira les amateurs de théâtre classique.