Warning, la 4eme de couverture raconte toute l'histoire...


Début des années 2000, une crise énergétique sans précédent frappe la planète et de nombreux pays en subissent le contrecoup économique. En première ligne : les Etats Unis, dont les habitants privés de pétrole et d'électricité migrent rapidement vers les autres continents (notez l'ironie de la situation). L'industrie tournant au ralenti, l'agriculture est privilégiée et des manipulations météorologiques sont opérées pour la favoriser. Si le climat s'adoucit en Europe, l'Amérique devient invivable.
Un siècle plus tard, une expédition scientifique débarque à New York pour enquêter sur un taux de radioactivité anormalement élevé mesuré au dessus des USA...


Avec ce nouveau roman post-apocalyptique, Ballard nous propose toute une série d'images fortes et marquantes : les gratte-ciels de Manhattan sortant des dunes de sables, les bédouins en costard-cravate, les girafes gambadant entre les stations-services.... On pense parfois à Mad Max pour les tribus et les bagnoles modifiées, parfois à Blade Runner 2049 pour ses décors urbains abandonnés (et sa scène du casino, qui semble directement tirée de ce livre...) ou encore à la récente série Westworld. L'univers visuel est fort, et cela rend le récit forcément très immersif.


Malheureusement, pendant les deux premiers tiers, Salut l'Amérique ! n'est que ça : une collection de belles cartes postales des USA dévastés. L'histoire ne débute réellement que dans le dernier tiers, après 160 pages de tourisme apocalyptique, agréables mais manquant de consistance. Tout du long, Ballard s'amuse à railler la décadence américaine dans cet espèce de Las Vegas Parano soft, en oubliant un peu d'étoffer le reste.


L'auteur a été sacrément clairvoyant pour prévoir 38 ans à l'avance et avec pertinence les problèmes actuels des USA : écologie, immigration, fou à la tête du pays, mexicains pas contents...


Roman agréable et plaisant, plein d'images saisissantes mais avec des personnages trop peu développés pour permettre à l'intrigue de s'envoler.

adrock
7
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le 2 févr. 2018

Critique lue 182 fois

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