le 20 avr. 2020
Le plaisir d'un bon cru
Vargas délestée de son emblématique commissaire Adamsberg, signe dans ce roman une enquête fort sympathique menée par Louis Kehlweiler dit l'Allemand, ancien consultant du ministère de l’intérieur au...
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J'ai mis longtemps, mais je viens de comprendre quelque chose qui, pourtant, paraît évident.
Fred Vargas est la descendante de Georges Simenon (l'humour en plus). Cette affection pour les « petites gens », cette écriture d'autant plus travaillée qu'elle a faussement l'air « simple », cet art du dialogue, cette attention portée aux moindres détails, aux petits faits et gestes, et toute cette humanité un peu fracassée, un peu maltraitée par la vie, mais terriblement attachante, tout rappelle le grand romancier belge.
Sans Feu ni Lieu ne fait pas partie du cycle Adamsberg, mais on y retrouve d'autres personnages récurrents, surtout présents au début de la carrière de la romancière : les Évangélistes, trois historiens (Mathias, Marc et Lucien, surnommés ainsi en référence à Matthieu, Marc et Luc) spécialisés respectivement dans la préhistoire, le Moyen Age et la Grande Guerre (à ma connaissance, une fois les Évangélistes ont croisé le chemin du Pelleteur de nuages Adamsberg, mais j'ai oublié dans quel roman). A ces chercheurs est associé Louis ou Ludwig, surnommé l'Allemand (ou Le Fils du Rhin), ex agent du Ministère de l'Intérieur reconverti dans la traduction de biographie de Bismark et se déplaçant toujours en compagnie d'un crapaud somnolent.
Toute cette fine équipe va donc se lancer dans la traque d'un tueur de femmes. Enfin, pour être plus précis, ils vont cacher le suspect principal, celui dont le portrait robot s'affiche sur tous les journaux et tous les écrans du pays. Un suspect magnifique, un de ces personnages typiquement « vargassien » : un idiot, partiellement éduqué par une prostituée, et qui ne comprend pas grand chose à ce qui se déroule autour de lui. Le problème, c'est que personne n'est vraiment sûr qu'il soit innocent (de même que personne n'est vraiment sûr qu'il soit réellement idiot, et non un habile simulateur...).
Alors, ce n'est pas forcément le plus passionnant des romans de Vargas, mais ce que l'on aime chez la romancière est présent : des personnages marginaux et loufoques, de l'humour, un grand sens de la narration et surtout des dialogues. L'action rebondit à intervalles réguliers, le roman est assez court pour se lire vite et ne pas devenir ennuyeux. J'ai trouvé que la solution de l'énigme était un peu trop prévisible, et je conserve ma préférence pour les romans d'Adamsberg, mais ce Sans Feu ni Lieu ravira quand même les fans de Fred Vargas.
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Créée
le 28 janv. 2018
Critique lue 721 fois
le 20 avr. 2020
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